Bell - Perspective

Mais il faut se rendre à l’évidence, la mégarétrospective présentée au Carré d’art de Nîmes ne met pas en scène trois cents cubes transparents dont l’intérieur peut être pelliculé de métal, les rendant iridescents. La visite s’annonce bien plus surprenante et originale.

Bell fait ses débuts en 1959 au sein de la scène californienne reconnue pour son L.A. Look et son goût pour le finish fetish de surfaces rutilantes et de techniques mêlant artisanat et haute culture. Il est un de ces dignes représentants témoignant d’une propension à cultiver une pratique mouvante qui l’a tantôt rapproché de Craig Kauffman, John McCracken ou Billy Al Bengston avec ses peintures et ses sculptures, de James Turrell et Doug Wheeler avec ses environnements luministes, ou encore d’Ed Ruscha comme on pourra le découvrir grâce à des photographies inédites de la fin des années 1960. 

Larry Bell est un drôle de numéro, complexe, qui mêle mathématiques, nouvelles technologies, science-fiction à ses recherches sur l’espace et la lumière. Il en résulte des Mirage, des dessins de vapeur, des formes qui combinent la dureté et le fluide, le baroque et le minimalisme. Les cubes sont trompeurs, ils n’avaient décidément pas tout dit. Voilà donc l’occasion d’une nouvelle perspective sur Larry Bell.