Au lieu du tourisme lié à Vincent Van Gogh, Auvers-sur-Oise, où sont inhumés le peintre et son frère Théo, profite de l’anniversaire Van Gogh 2015 pour muscler
sa programmation culturelle.
Van Gogh a vécu les dernières années de sa fulgurante carrière en France. Parmi les différents lieux où il a séjourné, un plus que tout autre a conservé son empreinte : Auvers-sur-Oise. En mai 1890, Vincent s’installe dans ce village plébiscité par les peintres, notamment Daubigny dont la municipalité possède d’ailleurs d’importantes collections, contrairement à Van Gogh. Mais le Hollandais demeure incontestablement l’ambassadeur de la ville. Il faut dire qu’en moins de 70 jours, il y réalise quelque 80 œuvres dont des tableaux mythiques comme L’Église d’Auvers-sur-Oise, le Portrait du docteur Gachet sans oublier son ultime chef-d’œuvre : Champ de blé aux corbeaux. Le village situé à une trentaine de kilomètres au nord de Paris est devenu une halte incontournable pour ses disciples du monde entier. Une terre de pèlerinage même. C’est en effet ici qu’il passe ses derniers jours et meurt le 29 juillet 1890, à 37 ans seulement. Toutes les années, plus de 200 000 touristes s’y rendent pour marcher sur ses pas, visiter la chambre où il a trouvé la mort dans l’Auberge Ravoux, et se recueillir sur sa tombe. L’artiste étant inhumé dans le cimetière communal à côté de son frère Théo. Le village, qui a su préserver son aspect rural et ses paysages pittoresques, est prisé pour son caractère de musée à ciel ouvert. En de nombreux endroits, il est ainsi possible d’admirer les lieux qu’il a fait entrer dans la postérité. La visite repose essentiellement sur des mécanismes mémoriels et émotionnels ; aucune œuvre du peintre n’étant conservée à Auvers-sur-Oise. Une absence d’œuvres et de contenus en lien avec l’artiste qui déçoit parfois les visiteurs.
Goupil, le cinéma et Di rosa
À l’occasion du 125e anniversaire de la mort de Van Gogh, les différentes structures culturelles d’Auvers-sur-Oise ont donc décidé de muscler leur programmation. Pour la première fois, les sites gérés par le département, par la ville et en mains privées unissent leurs forces et mutualisent leur communication sous l’égide du peintre, et de Van Gogh Europe. Des collaborations scientifiques avec d’importantes institutions ambitionnent aussi de séduire le public francilien. La Maison du Dr Gachet présente ainsi une exposition conçue en partenariat avec le Musée Goupil de Bordeaux. Elle est dédiée au marchand d’art et éditeur éponyme qui a employé Vincent et Théo Van Gogh. En collaboration avec la Cinémathèque française, le Musée Daubigny explore quant à lui la construction du mythe de Van Gogh dans le 7e art. Souvenirs de tournage, extraits de film, photographies ou encore dessins dévoilent les perceptions divergentes de Minnelli, Kurosawa et Pialat. Changement de décor au château d’Auvers. L’établissement connu pour son centre d’interprétation sur l’impressionnisme propose « The Van Gogh Expérience à l’Orangerie Sud ». Un collectif d’artistes, animé par Arnaud Rabier Nowart, s’est inspiré d’œuvres peintes dans le village et de sa correspondance pour créer des vidéos, des œuvres sonores et des environnements plongeant le visiteur dans une exposition interactive. Tandis que la Galerie d’art contemporain met à l’honneur Hervé Di Rosa dont l’univers coloré et expressif en fait un digne descendant de Vincent. Enfin, même le Musée de l’absinthe prend part à cette saison culturelle en évoquant la représentation de cette boisson sulfureuse, emblématique de la bohème parisienne qu’a fréquentée l’artiste.
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Abonnez-vous dès 1 €Jusqu’au 20 septembre. Château d’Auvers-sur-Oise (95). Ouvert du mardi au dimanche de 10 h 30 à 18 h. Tarif : 5 €.
www.chateau-auvers.fr
Cet article a été publié dans L'ŒIL n°679 du 1 mai 2015, avec le titre suivant : À Auvers aussi, on se fédère !