Paysage - On ne s’attendait pas à trouver une telle foule au Petit Palais ! La tête d’affiche n’est en effet pas une vedette, mais un paysagiste peu connu et classé dans la case guère flatteuse de pré-impressionniste.
De toute évidence, le teasing fait en amont de l’exposition, dépeignant Théodore Rousseau (1812-1867) en héraut de la cause écologiste a fait vibrer la corde sensible de nos contemporains. Le peintre fut, il est vrai, un précurseur de la protection de l’environnement et tout particulièrement de la forêt de Fontainebleau. Inquiet de son exploitation massive, il se fit lanceur d’alerte pour sensibiliser le public, et la sanctuariser en réserve artistique en la faisant protéger par décret impérial. Mais il serait dommage de n’apprécier Rousseau qu’à l’aune de ce rôle de rebelle. Car la grande leçon de cette exposition c’est son talent de peintre, encore sous-coté. Si la forêt s’impose au milieu du XIXe siècle comme un thème à la mode, aucun autre artiste ne s’y dédie de façon à ce point exclusive, en vivant littéralement réfugié dans les bois. Une immersion que l’accrochage restitue de manière sensible, plongeant le visiteur dans l’atmosphère silvestre. Ou plus exactement dans ses atmosphères. Car, puisant dans cet univers les variations presque infinies de sa palette, Théodore Rousseau se réinvente constamment. Son art monomaniaque est ainsi tout sauf répétitif, et ses tableaux et études stupéfient inlassablement par la diversité de leur cadrage et de leurs effets. Alors n’hésitez pas, et mettez-vous au vert.
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Au plus près des arbres
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°775 du 1 mai 2024, avec le titre suivant : Au plus près des arbres