Créateur d’effets spéciaux pour le cinéma (il a travaillé avec Polanski, Resnais et Jeunet), Hugo Arcier est aussi un habitué des galeries et festivals d’art numérique, où il présente ses recherches autour de la 3D.
Pour sa première exposition personnelle au Cube, ce jeune artiste décline sur divers supports – films, sculptures réalisées à l’imprimante 3D, tirages – un métadiscours sur l’imagerie de synthèse et le numérique. Chacune de ses séries semble procéder d’une même question, qu’on pourrait résumer ainsi : les technologies numériques inaugurent-elles une nouvelle réalité ou nous condamnent-elles au contraire à la nostalgie ? Tendu entre penchants naturalistes et fascination pour les potentialités de l’image de synthèse, Hugo Arcier hésite.
Dans Dégénérescence I et II, l’artiste revisite le genre de la vanité en réduisant progressivement grâce à un algorithme le nombre de faces d’un objet 3D (crâne ou corps humain). Résultat : le référent finit par se résumer à un simple polygone. De la même manière, les vidéos où sont reconstitués le tsunami de mars 2011 et l’accident nucléaire de Fukushima dépouillent l’événement de tout ce qu’il a de terrifiant. Bien que fidèle aux faits, l’image de synthèse substitue en effet à la catastrophe une succession d’images oniriques, étrangement apaisantes.
Mais le travail de réduction et d’entropie qui s’opère dans le passage du réel à l’image numérique n’exclut pas le surgissement d’une réalité nouvelle. C’est ce que suggère Nostalgia For Nature, film entièrement réalisé en images de synthèse et pièce maîtresse de l’accrochage : en contrepoint au mode de vie urbain, Hugo Arcier y dépeint une nature reléguée au rang de souvenir, mais qui devient de ce fait le lieu de fascinantes mutations.
« Nostalgie du réel / Hugo Arcier », 20, cours Saint-Vincent, Issy-les-Moulineaux (92), www.lecube.com
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
Arcier, encore un pied dans la réalité
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°656 du 1 avril 2013, avec le titre suivant : Arcier, encore un pied dans la réalité