Pour le moins ambitieux, « Monumenta », le projet d’exposition annuelle consistant à inviter un artiste de renommée internationale à concevoir une œuvre spécifique sous la nef du Grand Palais, est censé redorer le blason de l’art contemporain sur la scène parisienne.
Si le choix qui a été fait de proposer à Anselm Kiefer d’essuyer les plâtres est un témoignage sympathique de la scène internationale, on peut tout de même regretter que ce ne soit pas un Français qui tire le premier. Et qu’il faille attendre 2009 pour voir Boltanski s’y coller après Richard Serra en 2008.
L’art de cet Allemand, né en 1945, figure de proue du néo-expressionnisme, relève d’un vrai sens de la mise en scène et d’une puissante dramaturgie plastique. Dans ses œuvres, Kiefer, qui accumule les références historiques, symboliques et mythologiques, mêle volontiers celles-ci à une approche romantique qui exalte autant qu’elle fustige la nature. Sa peinture est toujours travaillée à larges coups de brosse qu’excède le recours à différents collages de matériaux divers et d’inscriptions sentencieuses.
Conçue en hommage au poète Paul Celan et à la poétesse Ingeborg Bachman, l’installation de l’artiste au Grand Palais s’offre à voir comme un véritable monument contre l’oubli. Anselm Kiefer est coutumier du fait : toute son œuvre est à l’unisson d’un chant universel qui s’applique à rappeler à l’homme ses expériences fondatrices. Et au-delà, à magnifier la puissance et l’énergie du fait de création.
Nef du Grand Palais, avenue Winston-Churchill, Paris VIIIe, tél. 01 40 15 38 43, du 30 mai au 8 juillet 2007.
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Anselm Kiefer… monumental
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°592 du 1 juin 2007, avec le titre suivant : Anselm Kiefer… monumental