Écriture. - Évoquer un roman à travers des œuvres d’art : l’exercice est périlleux.
L’exposition « À la cour du prince Genji, 1000 ans d’imaginaire japonais » le réalise avec panache. Son point de départ : Le Dit du Genji, premier roman de l’histoire, écrit par une femme, la poétesse Murasaki Shikibu, au XIe siècle, racontant les intrigues amoureuses du prince impérial, Hikaru Genji. Le Musée Guimet déroule l’héritage merveilleux de cet ouvrage, qui inspire les artistes depuis un millénaire. Tout en découvrant la sophistication de la cour impériale à travers des objets d’art en laque, des céramiques, des estampes ou des peintures, le visiteur est plongé dans l’univers pictural de ce chef-d’œuvre de la littérature japonaise : on s’émerveille des estampes de maîtres comme Okumura Masanobu, au XVIIIe siècle, ou Hirsohige au siècle suivant; on s’amuse des parodies du roman de Murasaki Shikibu; on ouvre grand les yeux dans la salle consacrée aux mangas, qui continuent aujourd’hui encore de se nourrir de l’univers du Dit du Genji. Le temps fort du parcours : les rouleaux du maître Itarô Yamaguchi, né en 1901 dans une famille de tisseurs de soieries à Kyoto. À l’âge de 70 ans, celui-ci a entrepris de « laisser un chef-d’œuvre qui serait la concrétisation des plus hautes qualité et technicité atteintes dans l’utilisation du métier Jacquard », en reproduisant des rouleaux peints de ce roman datant du début du XIIe siècle… Par les détails foisonnants qu’il tisse, ses effets de transparences, la subtilité de ses couleurs, il nous transporte avec délicatesse dans le rêve d’un Japon ancien.
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Amour et raffinements d’un Japon rêvé
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°771 du 1 janvier 2024, avec le titre suivant : Amour et raffinements d’un Japon rêvé