Art contemporain

15 artistes de la scène française au Palais de Tokyo

Par Anne-Cécile Sanchez · L'ŒIL

Le 26 septembre 2019 - 1202 mots

PARIS

Nils Alix-Tabeling

Né en 1991 à Paris, vit et travaille à Bruxelles
On a pu voir cet été à Montpellier, dans le cadre de « 100 Artistes dans la Ville », son couple de sculptures en bois et métal Gilles & Jeanne (pour Gilles de Rais et Jeanne d’Arc). Passé par La Cambre et le Royal College of Art de Londres, Nils Alix-Tabeling puise autant son inspiration dans les questions très contemporaines de genres que dans la mythologie grecque ou le folklore médiéval. Il est représenté par la galerie autrichienne Gianni Manhattan.

Mali Arun

Née en 1987 à Strasbourg, vit et travaille à Strasbourg, Paris, Berlin
En 2018, Mali Arun obtenait le grand prix du jury du Salon de Montrouge avec une œuvre immersive, Saliunt Venae, caractéristique d’un travail « situé entre la fiction, le cinéma documentaire et la vidéo d’art », et questionnant « les espaces à la marge ou en conflits ». L’année 2019 voit également cette passionnée de musique baroque réaliser plusieurs vidéos pour la nouvelle création musicale de l’Orchestre national de jazz.

Fabienne Audéoud

Née en 1968 à Besançon, vit et travaille à Paris
Les occasions sont rares de voir le travail de Fabienne Audéoud. L’exposition « Tainted Love/Club Edit » à la Villa Arson (2019) présentait deux de ses séries : les posters (collages de Voicing the Vagina avec John Russell) rappelaient l’ancrage de la plasticienne dans la musique ; After Beatrix Potter, peintures réalisées d’après les vignettes de l’illustratrice anglaise, pointaient par leur apparent sérieux les discriminations de classe et de genre.

Carlotta Bailly-Borg

Née en 1984 à Paris, vit et travaille à Bruxelles
Diplômée de l’ESA de Paris-Cergy en 2010, cette trentenaire a résidé au Pavillon du Palais de Tokyo entre 2012 et 2013. Ces derniers mois, on a pu voir ses peintures au trait délié dans plusieurs expositions collectives, entre autres à la Galerie Sultana, à la Fondation Ricard et à la Maison d’art Bernard Anthonioz. Son vocabulaire formel emprunte autant à la culture pop qu’au classicisme, maniant l’ironie avec délicatesse.

Jean-Luc Blanc

Né en 1965 à Nice, vit et travaille à Paris
À la présence spectrale de ses tableaux répond celle, diffuse et collective, de ce peintre apparu sur la scène au début des années 1990. Invitant d’autres artistes aussi bien pour sa rétrospective au CAPC de Bordeaux en 2009 (« Opéra Rock ») qu’en tant que cofondateur (avec Mimosa Echard et Jonathan Martin) du fanzine Turpentine, projet éditorial également décliné sous forme d’expositions et d’événements. Il est représenté par la Galerie Art : Concept.

Maurice Blaussyld

Né en 1960 à Calais, vit et travaille à Roubaix
Feuilles de papier millimétré, vidéo mutique, litanie sans ponctuation, images cliniques, mais aussi sculptures, comme, ici, cette incarcération d’un tertre vaporisé d’huile de lin : l’œuvre de Maurice Blaussyld est éminemment énigmatique. Ses pièces « d’une pauvreté incandescente », selon la formule de Nicolas Bourriaud, lui valent cependant une réelle reconnaissance critique. Elles sont défendues à Paris par la Galerie Allen.

Marc Camille Chaimowicz

Né en 1947 à Paris, vit et travaille entre Londres et la Bourgogne
La Serpentine Gallery de Londres, en lui dédiant une exposition en 2016, jugeait son travail « de plus en plus influent pour les jeunes générations d’artistes ». Son manifeste, brouillant les frontières entre les disciplines, fut en 1972 la constitution d’un intérieur domestique dans lequel il invitait les gens à boire et à converser. Celebration? Real Life - Revisited a depuis été plusieurs fois réinterprété.

Bertrand Dezoteux

Né en 1982 à Bayonne, vit à Paris et à Bayonne
Bertrand Dezoteux figurait déjà en 2010 dans l’exposition « Dynasty ». Plusieurs fois invité par le Palais de Tokyo, il présente régulièrement son travail en France (Frac Aquitaine, Centre Pompidou) et à l’international (New York Film Festival, Frieze London). En 2015, il a été lauréat du prix Audi Talents Awards avec le projet En attendant Mars, objet visuel hybride mélangeant théâtre de marionnettes et considérations sur les rêves de conquête spatiale.

Renaud Jerez

Né en 1982 à Narbonne, vit et travaille à Paris
Pour sa première exposition monographique en institution, « Miroir Noir » aux Abattoirs de Toulouse (2018), Renaud Jerez avait simulé un environnement domestique peuplé de créatures robotiques improbables. Fer, plâtre, carton et matériaux synthétiques, la vie artificielle est tout sauf lisse chez cet artiste multimédia sélectionné en 2015 pour la triennale Surround Audience du New Museum, représenté par la Galerie Crèvecœur.

Anita Molinero

Née à Floirac en 1953, vit et travaille à Paris
Dès 1994, elle exposait aux côtés de Franck Stella et John Chamberlain (« Country Sculpture », Consortium de Dijon). Enseignante aux beaux-arts de Marseille jusqu’en 2014, cette adepte du plastique et du polystyrène brûlé a bénéficié de nombreuses expositions personnelles (Mamco, Genève, 2006 ; Museo Ettore Fico, Turin, 2015 ; Palais de Tokyo, 2018…) et construit une œuvre sculptée sans équivalent, défendue par la Galerie Thomas Bernard-Cortex Athletico.

Lili Reynaud-Dewar

Née en 1975 à La Rochelle, vit et travaille à Paris
C’est sans doute l’artiste la plus en vue de l’exposition. Son travail emprunte à toutes les disciplines pour constituer des tableaux vivants au cœur desquels se jouent ses performances. Prix de la Fondation Ricard en 2013, elle a été sélectionnée cette même année par la Biennale de Lyon et en 2015 par la 56e Biennale de Venise. Pensionnaire de la Villa Médicis (2018/2019), elle enseigne à la Haute École d’art et de design de Genève.

Nina Childress

Née en 1961 à Pasadena (États-Unis), vit et travaille à Paris
La persévérance caractérise ce travail pictural figuratif identifiable à ses couleurs saturées : Nina Childress, qui fit partie de la scène punk, mais également du collectif des Frères Ripoulin (1984-1988), parmi lesquels figuraient aussi un Claude Closky ou un Pierre Huyghe, a bénéficié d’une reconnaissance beaucoup plus tardive. Elle enseigne à l’Ensad de Nancy et est représentée par la Galerie Bernard Jordan.

Caroline Mesquita

Née en 1989 à Brest, vit et travaille à Marseille
Diplômée des Beaux-Arts de Paris en 2013, lauréate 2017 du prix de la Fondation Ricard, Caroline Mesquita est sculptrice et vidéaste. Elle assemble et filme des personnages en métal au milieu desquels elle se met en scène et « en danger » dans un jeu de changement d’identité, conçoit également des prototypes de motos et de vaisseaux spatiaux, tous engins permettant de s’évader. Elle fait partie des artistes de la Galerie Carlier Gebauer.

Sarah Tritz

Née en 1980 à Fontenay-aux-Roses, vit et travaille à Paris
Peintures, dessins, sculptures, installations, Sarah Tritz pratique un art de l’assemblage qui assume sa part de citation. Diplômée de l’ENSBA Lyon où elle enseigne l’accrochage, elle met un soin particulier à agencer son œuvre dans l’espace, à la recherche d’une sensation physique chez le spectateur. Elle a bénéficié de plusieurs solo shows (Frac Limousin, 2017 ; Fondation Ricard, 2015 ; Centre d’art contemporain le Parc Saint-Léger, 2014)

Adrien Vescovi

Né en 1981 à Thonon-les-Bains, vit et travaille à Marseille
Diplômé des Beaux-Arts d’Annecy en 2006, Adrien Vescovi a commencé en 2014 à concentrer sa pratique sur des pièces textiles, toiles de coton préparées et teintes qu’il abandonne aux intempéries. Son économie de moyens et de production, est inversement proportionnelle à l’échelle architecturale de son travail. Invité au printemps dernier par le Mamac de Nice à investir la Galerie des Ponchettes, Vescovi est représenté par la Galerie Ceysson & Bénétière.

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Cet article a été publié dans L'ŒIL n°727 du 1 octobre 2019, avec le titre suivant : 15 artistes de la scène française au Palais de Tokyo

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