PARIS [17.12.14] - Refusant jusqu’à présent tout entretien, Hilde Teerlinck a accepté de répondre au Journal des Arts. Elle explique les raisons de son départ, et réfute les accusations de harcèlement moral et d’abus de confiance évoquées dans La Voix du Nord. L’ancienne directrice du Frac Nord-Pas de Calais revient aussi sur la procédure de sa nomination à la direction de l’École nationale supérieure d’art de Bourges.
Le 8 novembre 2014, La Voix du Nord publiait un article particulièrement sévère sur la gestion humaine de l’ancienne directrice du Frac-Nord Pas de Calais, relevant également des dysfonctionnements graves. Hilde Teerlinck revient sur ces différentes accusations.
Pourquoi avez-vous quitté la direction du FRAC Nord-Pas de Calais ?
Hilde Teerlinck : À la suite d’un désaccord concernant les ambitions du futur développement et les orientations artistiques de l'institution entre moi-même et le Conseil d’Administration, une rupture conventionnelle a été conclue en septembre 2014.
La procédure de licenciement pour faute professionnelle a-t-elle toutefois été envisagée comme l’évoque l’article de La Voix du Nord du 8 novembre 2014 ?
H.T. : C’est au FRAC qu’il faut poser cette question !
Que répondez-vous aux critiques vous accusant d’abus de confiance et de harcèlement moral ayant entraîné des démissions et des arrêts de maladie au sein de votre équipe ?
H.T. : Il s’agit d’accusations graves qui n’auraient jamais du être lancées de manière aussi légère. J’ai toujours dirigé le Frac en toute transparence avec les responsables et les instances chargés du suivi et du contrôle de nos finances. Aucune faute n’a jamais été établie à mon encontre. J’ai par conséquent été profondément choquée et consternée de devoir lire dans la presse qu’on me soupçonnerait de malversation de fonds publics ou encore de harcèlement moral.
L’ambition du Frac Nord-Pas-de-Calais a peut-être été ressentie par certains membres de l'équipe comme une charge excessive. De fait, l’équipe a forcément dû s'adapter au fur et mesure de l'évolution du projet. D'autres membres en revanche, l'ont vécu comme une période d'enrichissement et en sont sortis grandis en quittant le Frac pour travailler à l’étranger ou en accédant à des fonctions plus larges de dirigeants ou responsables de structures culturelles en région. Quant au contrat passé avec l’entreprise « Entreprendre en Culture », il ne s’agissait en aucun cas d’une mission de « coaching personnalisé », mais d’une mission d'évaluation des besoins du Frac dans la perspective de sa nouvelle configuration. Il n’y a jamais eu de conflits d’intérêts. Comme toutes les décisions le nécessitant, cette mission a été soumise aux membres du Conseil d’Administration et signée par le président de l’époque Monsieur Dussart.
Comment et à quel moment s’est organisée votre nomination à la direction de l’École nationale supérieure d’Art de Bourges ?
H.T. : J’ai été auditionnée fin mai 2014 par un comité de sélection dûment constitué et composé de professionnels, dont plusieurs membres du Conseil d’administration de l’Ecole, après un appel à candidatures ouvert. Ce comité avait notamment été sensible à mon expertise artistique, à mon ouverture internationale et à mon ambition pour l’Ecole de Bourges.
Avez-vous renoncé de vous-même à sa direction ou vous a-t-on encouragé à le faire ?
H.T. : Face à l’hostilité que ma nomination a suscité chez certains enseignants de cette école, à la suite de la campagne de dénigrement dont j’ai été la victime, et malgré les différentes rencontres de médiation de ma part, j’ai estimé préférable, pour la sérénité de l’Ecole et son bon fonctionnement à court terme, de ne pas m’engager dans cette mission. La ministre a pris acte de ma décision.
Quels sont vos projets ?
H.T. : J’ai l’intention de rester active dans le monde de l’art, comme je l'ai toujours fait depuis plus de vingt ans en tant que critique d’art et commissaire d’expositions. Je suis en attente de nouveaux projets qui seront un nouveau défi.
Avez-vous l’intention de porter plainte contre les propos de La Voix du Nord ?
H.T. : J’avoue que j’ai beaucoup de mal à comprendre le changement d’attitude de ce journal qui jusqu’à présent avait soutenu avec enthousiasme les projets du Frac et qui depuis mon départ s’est fait l’écho de rumeurs diffamatoires à mon égard. Vous savez, ce ne sont pas les polémiques stériles et infondées qui m’intéressent, ma vraie passion c’est l’art et les artistes.
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Exclusif. Hilde Teerlinck répond aux accusations
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Abonnez-vous dès 1 €(détail) - Hilde Teerlinck, directrice du Frac, guidant Aurélie Filippetti, actuelle Ministre de la Culture et de la Communication, au travers de l’exposition inaugurale « Le Futur commence ici », 2013 © Régis Baudy / www.regisbaudy.com
Mark Wallinger, « Mark Wallinger is innocent » (1997) - Collection Frac Nord-Pas de Calais