14 fév. - 27 avr. 2008
Paris
Palais de Tokyo
Loris Gréaud - Cellar door
Avouons-le, cette expo-marketing, se déroulant dans un clair-obscur évoquant une boîte de nuit seventies, est plutôt agréable à parcourir. C’est une sorte de rhizome – une toile infinie façon Deleuze ou Internet – qui s’offre à nous, notons d’ailleurs que les médiateurs du Palais sont très à même d’expliciter les diverses productions multimédia (installations, sculptures, projection d’images, film sur pellicule périmée, etc.).
Pour autant, on a l’impression d’assister moins à une expo-laboratoire qu’à un grand étalage de pratiques plasticiennes tous azimuts. C’est du surf, on ne creuse pas vraiment, on fait du lèche-vitrine en s’inscrivant bientôt dans une sorte de zapping généralisé finissant par tourner à vide. Je trouve que cette « centrifugeuse » (en mode on/le jour ou stand by/le soir) ne marche pas à plein régime, on reste sur sa faim car on a cette fâcheuse impression d’avoir en face de nous un DJ, roi du sample, ou un bon copiste ayant bien appris la leçon de ses pairs, ni plus ni moins. Des exemples ? La forêt d’arbres en poudre à canon, c’est du Tim Burton, les bonbons Celador en vente, on peut dire merci au Cubain Félix González-Torres proposant en 1995 des bubble gums à mâcher, et tout ce qui est esthétique relationnelle, design clinique à la 2001, L’Odyssée de l’espace, figure de l’artiste en entrepreneur et tout le toutim ne cessent de nous renvoyer à des Parreno, Huyghe, Absalon, Hyber et autres Veilhan.
Bref, au bout d’un moment, tout cela finit par faire plats réchauffés. Last but not least : les peintures lisses de Gréaud : franchement, c’est un médium qui nécessite de s’y consacrer à plein temps ou alors ça fait touriste, voire opportuniste, histoire de fabriquer en série des produits bankable qui vont servir le marché de l’art – attention, donc. Bien sûr, l’environnement poétique de ce jeune artiste ne manque pas de générosité, cependant le tout ressemble encore trop à une expo-gadget sous forme de gloubi-boulga réflexif limite indigeste. Afin d’éviter l’aspect pétard mouillé et beaucoup de bruit pour rien de son travail, il serait bon que Loris Gréaud cesse de jouer sur tous les terrains afin d’en creuser un, à fond, qui lui soit vraiment personnel.
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PALAIS DE TOKYO
13, avenue du Président-Wilson
Paris 75016
Ile-de-France
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