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Il y a 50 ans, à la fin de l’été 1946, Picasso est en vacances à Golfe-Juan avec Françoise Gilot, sa compagne d’alors. Très à l’étroit dans la petite maison qu’il loue au graveur Louis Fort, il ne peut pas se mettre sérieusement à la peinture et cette situation lui pèse. C’est à ce moment que le conservateur du Musée d’Antibes, Romuald Dor de la Souchère, lui offre comme atelier le deuxième étage du château Grimaldi. Picasso aime ce lieu ; il laisse à la ville d’Antibes l’ensemble de l’œuvre qui y voit le jour, permettant ainsi la création du premier Musée Picasso. C’est une œuvre presque intemporelle, baignée de soÂleil. Après l’horreur de la guerre et de ses camps de concentration, face aux désillusions qui, en cette année 1946, ternissent l’espoir de la reconstruction, Picasso se tourne, comme il le fit au début du siècle, vers le monde idyllique, hors du temps, de la mythologie, le seul peut-être où il peut exprimer pleinement l’allégresse de son amour et de la liberté retrouvée. Mais comÂme celle de nombreux artistes, sa peinture de 1946 possède une autre face, plus noire, où les blessures de l’histoire aussi bien que d’autres, plus personnelles, laissent leurs marques. 1946 est une année charnière très forte dans l’histoire de notre siècle. C’est pourquoi, autant que de marquer le cinquantenaire de la présence de Picasso à Antibes, cette exposition se propose de rendre compte de la complexité des courants artistiques qui émergent ou qui s’affirment en cette année où espoirs et inquiétudes se mêlent.
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