Disparition du photographe John Stewart

Un temps photographe pour Harper’s Bazaar et Vogue, John Stewart s’est éteint vendredi 10 mars à Paris, à l’âge de 98 ans. Né en décembre 1919 à Londres, l’artiste a grandi à Paris avant de s’installer aux Etats-Unis où il fréquente et photographie la jet-set new-yorkaise, d’Andy Warhol à Muhammad Ali.

Mais avant l’Amérique, à l’aube de la Seconde Guerre mondiale, John Stewart est appelé à servir l’armée britannique. En 1939 il part en Asie et est fait prisonnier par les Japonais. Après la guerre, dans les années 1950, John Stewart part à Saint-Paul de Vence. Il y rencontre Picasso, Matisse, Braque mais aussi Henri Cartier-Bresson qui l’aidera à se faire une place dans le monde du cinéma et de la photographie.

Après ses expériences new-yorkaises, John Stewart rentre en France en 1976. Il tourne alors définitivement le dos à la photographie publicitaire et documentaire et se concentre sur une pratique plus personnelle de la discipline. Il réalise toute une série de natures mortes en noir et blanc qui seront exposées à New York comme à Paris.

La Galerie Anne Clergue a fait part de son émotion à l’annonce de cette nouvelle, elle déplore l’« immense perte » d’un photographe qu’elle dit compter parmi ses amis. En 2014, la galerie exposait d’ailleurs la série des « Véroniques » de John Stewart, un travail en référence à la figure biblique de sainte Véronique et au travail qu’en avait fait Francisco de Zurbaran en 1658 (La Sainte-Face ou le Voile de Véronique). En 2015 la galerie Anne Clergue avait également accueilli l’exposition « Défilé de capes au Mas de la Bélugue. »

Amoureux du sud de la France, John Stewart affectionnait particulièrement la ville d’Arles au point d’offrir l’une de ses œuvres au Musée Réattu.