PARIS [13.12.11] – Par arrêté administratif en date du 16 novembre 2011, trois tableaux du peintre Fédor Löwenstein (1901-1947) auraient été radiés de l’inventaire des collections permanentes de Beaubourg. C’est ce que vient de révéler, près d’un mois après, le site d’information Rue 89.
Parce qu’ils ne provenaient pas d’un « don », comme indiqué sur leur fiche signalétique, mais du pillage par les nazis de l’atelier de leur auteur, trois tableaux de Fédor Löwenstein ont été retirés de l’inventaire des collections permanentes du Musée national d’art moderne. Grâce à Alain Prévet, responsable des archives des Musées nationaux et à Thierry Bajou, conservateur en chef du Patrimoine au Service des musées de France, Les Peupliers, Arbres et Composition sont désormais inscrits sur un autre inventaire, le répertoire des Musées nationaux récupération, qui porte le nom de Rose Valland.
Durant l’Occupation, Rose Valland (1898-1980), attachée de conservation au Jeu de paume, fut « l’observatrice et la chroniqueuse clandestine des opérations conduites par les nazis », rappelle le site d’information Rue 89. Les nazis accaparent alors les principales collections de tableaux des marchands et collectionneurs juifs, une spoliation organisée par l’ERR, l’équipe d’intervention du Reichsleiter Alfred Rosenberg. A l’époque, les œuvres saisies transitent par le Musée du Jeu de paume. Et, dès 1941, Rose Valland va, depuis le musée, inventorier tous les mouvements d’œuvres. Elle notera ainsi la présence de six tableaux de Fédor Löwenstein.
A partir des listes établies par Rose Valland ainsi que des films négatifs laissés par les fonctionnaires de l’ERR, Alain Prévet et Thierry Bajou vont procéder à l’identification précise d’une soixantaine de tableaux. Ils recouperont ensuite les résultats de leurs recherches avec les informations contenues sur un site mis en ligne à Washington en 2010 portant sur les œuvres ayant transité au Musée du Jeu de paume. Sur ce site, 21 tableaux de Fédor Löwenstein sont répertoriés.
Le MNAM présentait ses trois tableaux de Fédor Löwenstein comme provenant d’un don effectué en 1973. « Il semble qu’ignorant la provenance exacte de ces toiles, la Direction des musées nationaux les ait transformés en "dons" afin de leur donner une existence administrative convenable. Désormais, il ne reste plus qu’à retrouver les héritiers ou ayants-droit s’ils existent et déterminer si l’État a procédé à d’autres "dons" de cette nature », conclut Rue 89.
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Des tableaux du peintre Löwenstein radiés de l’inventaire du Centre Pompidou
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Abonnez-vous dès 1 €Vue intérieure du Centre Pompidou, entrée des espaces d'exposition permanente - © photo Gilles Klein - 2010 - Licence CC BY-SA 2.0