Décès du photographe Thibaut Cuisset

L’annonce du décès le 19 janvier de Thibaut Cuisset sidère. On savait sa santé quelque peu malmenée depuis ces derniers mois mais on n’imaginait pas sa disparition à 58 ans. Son corpus photographique sur le paysage français présenté jusqu’au 12 février 2017 à la Fondation Fernet-Branca par Pierre-Jean Sugier, son directeur, est donc la dernière exposition montée de son vivant, mais aussi la première exposition conséquente sur ses vingt années de production.

Parcourir ce vaste ensemble regroupé sous le titre Thibaut Cuisset Campagnes Françaises, rappelle la grande justesse et la profonde clarté de son regard. La pertinence de bout en bout de la traversée renvoie aussi à la grande négligence des institutions parisiennes vis-à-vis de la monstration de l’œuvre bien que cette dernière soit présente dans la plupart des grandes collections publiques.

Né en 1958, à Maubeuge, Thibaut Cuisset a abordé la photographie de paysage la première fois lors d’un voyage au Maroc, en 1985. Commande après commande, voyage après voyage dans différents pays (du Venezuela à la Syrie) et résidence après résidence, l’approche documentaire de ce photographe discret, à la parole réfléchie, s’est invariablement articulée de manière extrêmement précise « entre certaines lumières et certaines couleurs associées aux lieux photographiés » pour reprendre ses propos.

Membre de l’agence Métis de 1990 à 1996 et ancien pensionnaire de la Villa Médicis (1992-1993), Thibaut Cuisset après avoir incorporé la galerie Froment Putman de 1995 à 1997, est représenté par la Galerie Les Filles du Calvaire depuis 2001. Il était classé 771e dans le dernier Artindex France du Journal des Arts.