Décès de Willi Sitte, peintre du réalisme socialiste est-allemand

Le peintre, né en 1921 à Kratzau (République Tchèque) est décédé samedi 8 juin 2013 à l’âge de 92 ans. Il était, aux côtés des peintres Werner Tübke, Bernhard Heisig et Wolfgang Mattheuer, l’un des artistes officiels de l’ex-Allemagne de l’Est.

Issu d’une famille d’agriculteurs allemands, fils de l’un des membres fondateurs du parti communiste tchèque, Willi Sitte s’était fait le peintre de la réalité sociale. L’industrie, les ouvriers, les mineurs étaient ses sujets de prédilection. En composant parfois à la manière des cubistes, des futuristes, en s’inspirant de la touche nerveuse de Lovis Corinth, il avait redynamisé l’image du travail industriel et était considéré comme l’un des fondateurs du réalisme socialiste est-allemand.

Des relations parfois difficiles avec le régime communiste, le scandale de certaines de ses œuvres à caractère érotique, n’avaient pas empêché l’artiste de rejoindre le cercle des dirigeants de l’ex-RDA : élu membre de l’Académie allemande des arts en 1969, président de la Fédération est-allemande des artistes (VBK) entre 1974 et 1988, et membre du Comité central du parti communiste est-allemand de 1986 à 1989.

Il avait été révélé à l’étranger en 1977 lors de la Documenta de Kassel, en Allemagne de l’Ouest.

La renommée de l’artiste est mise à mal en 2001 suite à des révélations dénonçant des liens entretenus par l’artiste avec la Stasi. La même année, à l’occasion de son 80e anniversaire, une exposition au Germanisches Nationalmuseum de Nuremberg devait lui rendre hommage. Contestée puis annulée à la demande de Willi Sitte, cette exposition avait pour principal objet son implication dans la politique culturelle de la RDA.

Le 28 février 2006, sa fondation « Willi Sitte Galerie » à Merseburg avait été inaugurée en présence de Gerhard Schröder.