NICE [06.12.13] – L’artiste Sacha Sosno, membre de l’Ecole de Nice, est décédé mardi 3 décembre 2013 à Monaco. Peintre et sculpteur, il s’était aussi intéressé à la vidéo et à la photographie. Il est également connu pour avoir défendu le concept d’oblitération, qui consiste à cacher pour mieux voir.
L’artiste originaire de Marseille et niçois d’adoption Alexandre Sosnowsky alias Sacha Sosno est décédé mardi 3 décembre 2013 à Monaco à l’âge de 76 ans. Il était le théoricien de l’Ecole de Nice, et avait développé le concept d’oblitération en peinture, en sculpture et en architecture.
Né en 1937, il partage sa vie entre Riga et Nice, où, en 1948, il découvre la peinture en ayant pour voisin Henri Matisse. Il côtoie dans les années 50, Yves Klein, César et Arman mais peine à trouver sa voie et brûle ses toiles. Il part alors pour Paris et s’inscrit à Sciences Po, à l’Institut des Langues Orientales et à la faculté de droit. De retour à Nice en 1961, il crée la revue Sud-Communications où il énonce la première théorie de l’Ecole de Nice, née à la fin des années 50, à la croisée de plusieurs mouvements artistiques comme le Nouveau Réalisme, Fluxus, et Supports Surfaces. Il se lie alors avec Martial Raysse. C’est dans les années 70 qu’il développe le concept d’oblitération en peinture, qui exige de cacher pour mieux révéler, principe qu’il étend à la photographie, à la sculpture et à l’architecture.
Sacha Sosno s’était fait connaître également grâce à sa Tête carrée, qui domine un quartier de Nice sur une hauteur de 7 étages soit 30 mètres de haut, sculpture néoclassique qui abrite les bureaux de la bibliothèque Louis Nucera, composée d’une partie cubique soutenue par le bas d’un buste monumental tronqué au niveau de la bouche. L’édifice est inauguré le 29 juin 2002. Sosno cherchait depuis à décliner cette idée de « sculpture habitée », notamment à l’espace Polygone Riviera de Cagnes-sur-mer, dans une sculpture nommée le « Guetteur ». Il avait posé la première pierre de cette création en novembre 2012. Cette fois, c’est la partie médiane du visage qui est mise en valeur, encastrée entre deux formes géométriques matérialisant un polygone, oblitérant le haut du crâne, la bouche et le menton. Venu découvrir en septembre 2013 le nouveau palais des congrès de Juan-les-Pins, Sacha Sosno avait confié à Nice Matin : « Je suis un peu à la fin de ma vie, ce qui m’intéresse maintenant c’est de flirter avec l’architecture et l’urbanisme. »
L’artiste Ben a rendu un dernier hommage à son ami dans Var Matin : « Cet humaniste a vécu sa vie en philosophe, d’ailleurs c’est lui qui m’a appris à connaître Lévinas. Sosno m’a dit ceci : " Il ne faut pas se tuer à vouloir être. " Pour nous, qui travaillons autour de l’ego, c’est essentiel. Je me souviens aussi de l’avoir défendu quand il a fait sa Tête carrée qui gênait beaucoup de monde. Sosno va me manquer. »
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Décès de Sacha Sosno, membre de l’Ecole de Nice
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Abonnez-vous dès 1 €Sacha Sosno (1937-2013) - Tête carrée (2002) - 28 m de haut - Bibliothèque de Nice - © Photo Paul Stevenson - 2004 - Licence CC BY-SA 2.0