De l’art contemporain au Rijksmuseum ?

Par LeJournaldesArts.fr · lejournaldesarts.fr

Le 10 juin 2009 - 499 mots

AMSTERDAM (PAYS-BAS) [10.06.09] – Le nouveau directeur du plus grand musée hollandais ne se contente pas de crier au scandale à cause des retards successifs de la rénovation du Rijksmuseum, il maintient l’activité de l’institution, notamment en l’ouvrant à l’art contemporain.

Le Rijksmuseum a fermé ses portes depuis 2003 pour être désamianté, mais aussi pour rénover et moderniser ses infrastructures. En raison de nombreuses mésaventures, le célèbre musée amstellodamois ne réouvrira pas avant 2013.

Les travaux dans leur ensemble coûtent 333 millions d’euros. Ayant été prévu avant la crise, le projet ne permet pas de réductions. Le financement repose en partie sur les recettes de la loterie nationale à hauteur de 6 millions d’euros par an depuis 1998, alors que les mécènes restent fidèles malgré les déconvenues des dernières années.

Dans ce contexte, Wim Pijbes, le nouveau directeur du Rijksmuseum, a accordé un entretien téléphonique à The Australian, la veille d’un déplacement à Sidney à l’occasion d’une rétrospective sur l’art néerlandais d’après-guerre à la Art Gallery New South Wales, deuxième musée le plus important d’Australie.

Le Rijksmuseum n’a pas prêté d’œuvre pour cette exposition. Le musée ne possède que deux œuvres contemporaines. Comme en France, la séparation chronologique entre les musées nationaux est assez forte. Lorsque son prédécesseur avait acquis un Mondrian, cela avait été accueilli défavorablement par la presse. Les musées consacrés au 20e siècle en possédant déjà un très grand nombre.

Pourtant, malgré la désapprobation des musées néerlandais d’art contemporain, Wim Pijbes a de nouveaux projets dans ce domaine. Il veut compléter l’histoire de l’art néerlandais au Rijksmuseum. Pour lui, le rôle historique de l’art comme élément de la culture néerlandaise a un rôle à jouer dans les enjeux identitaires du monde contemporain à l’heure où l’affaire des caricatures de Mahomet et la montée de l’extrême droite dans le pays remettent en cause le modèle de tolérance hollandais.

D’ailleurs, le monde de l’art contemporain est davantage le domaine du nouveau directeur que l’âge d’or hollandais du 17e. Après une formation en architecture contemporaine, son poste précédent était à la direction du musée d’art contemporain de Rotterdam. Il a cependant travaillé des années au Rijksmuseum avant d’être nommé directeur.

Il compte bien suivre le projet initial de rénovation mais il doit aussi l’ajuster aux évolutions qui ont lieu pendant ces dix longues années de fermeture. Le projet prévoyait une muséographie chronologique. Cassant cette logique, il a décidé de placer l’art du 17e au premier étage, dans le meilleur espace d’exposition du musée, puisque c’est cette période que les visiteurs viennent voir en priorité.

Si les « trésors de l’art hollandais » sont exposés dans une petite aile du musée toujours ouverte, une bonne partie de la collection est prêtée pour des expositions à travers le monde. L’une d’elle aura d’ailleurs lieu à Paris l’automne prochain. Des expositions qui rapportent de l’argent et permettent au musée de financer une partie des rénovations. C’est pourquoi Wim Pijbes rappelle : « Le bâtiment est fermé, mais l’institution reste très active ».

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