Alors qu’il revient dans les galeries et les musées, en France et à l’étranger, le mouvement né à la fin des années 1960 dans le Sud de la France inspire une jeune génération de peintres américains du XXIe siècle.
Marché - Il Est le dernier mouvement d’avant-garde français de la modernité. Même si le « moment » Supports/Surfaces, selon l’expression du galeriste Bernard Ceysson, n’aura duré que trois ans de 1969 à 1972, il aura durablement marqué l’histoire de l’art en réaffirmant le pouvoir de la peinture à une époque où la mort de ce médium était annoncée. Dès 1966, Pierre Buraglio, Daniel Deuzeuze, Louis Cane, Patrick Saytour et Claude Viallat triturent la toile, s’emparent du châssis, peignent sur des matériaux de récupération ou appliquent des motifs à l’infini afin de libérer la peinture de sa vocation de représentation et faire advenir au regard le support et la surface du tableau comme finalité. Claude Viallat résume ainsi leur travail : « Dezeuze peignait des châssis sans toile, moi je peignais des toiles sans châssis et Saytour l’image du châssis sur la toile. » Toujours dans cet esprit d’avant-garde, « le mouvement Supports/Surfaces est le premier à regarder les Américains dans les années 1960, rappelle Loïc Garrier, directeur de la Galerie Ceysson & Bénétière à Paris. Robert Rauschenberg, Mark Rothko et Jackson Pollock les ont beaucoup influencés. »
Aujourd’hui, si les membres du groupe poursuivent l’exploration de leur peinture chacun de leur côté, le mouvement Supports/Surfaces connaît une nouvelle notoriété au travers de grandes expositions au Carré d'art de Nîmes, mais aussi via la prochaine rétrospective de Daniel Dezeuze au Musée d’art contemporain de Grenoble ou celle de Claude Viallat au Musée Fabre à Montpellier en 2014, tout en s’exportant dans les galeries aux États-Unis. Une façon de faire découvrir aux collectionneurs, mais aussi à la jeune génération d’artistes américains un mouvement qu’ils ignoraient jusqu’alors. Preuve de ce succès outre-atlantique, l’exposition « Supports/Surfaces » organisée par la Galerie Canada à New York en 2014 a durablement marqué les esprits par l’affluence des jeune peintres, venus s’inspirer de ce mouvement pourtant très éloigné de leur contexte. Comme quoi le mouvement Supports/Surfaces n’en finit pas de bousculer le chevalet de la peinture contemporaine.
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Supports / Surfaces version USA
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°706 du 1 novembre 2017, avec le titre suivant : Supports / Surfaces version USA