Métro, boulot, zoo

Ou, pour reprendre l’histoire depuis le début, un comité de sélection a été nommé (piloté par Franck Gautherot, le codirecteur du Consortium, à Dijon), et des projets ont été retenus selon plusieurs critères, notamment leur visibilité, leur pertinence au regard de la création artistique contemporaine et leur coût (en tout 2 millions d’euros, financés en grande partie par Rennes Métropole, avec l’aide de l’État et de la Région Bretagne). Pour le reste, « une grande liberté a été laissée aux artistes », et quelle affiche ! Jean-Marie Appriou, Valentin Carron, Isabelle Cornaro, Phillip King, Camila Oliveira Fairclough, Ugo Rondinone et, enfin, le cinéaste Charles de Meaux. À la station Saint-Germain, ce dernier a conçu une œuvre visible uniquement depuis les rames en mouvement, sur la paroi obscure du tunnel. La technologie numérique employée (des écrans LED) se met au service d’une évocation des peintures rupestres ornant les grottes préhistoriques. « 172 images différentes sont lancées de façon aléatoire à l’approche de la rame de métro, explique Charles de Meaux. Elles représentent 25 animaux qui tous sont très présents dans l’histoire de l’art européen. Ils ont préalablement été filmés sur un fond bleu et éclairés pour souligner leur côté pictural afin de constituer un bestiaire qui soit un “art pariétal du XXIe siècle”. Chouette, lynx, grand-duc, cheval, sanglier, colombe, grue, chien, chat, etc. apparaissent ainsi tels des souvenirs rémanents. Une façon de nous relier à notre passé archaïque ou de nous projeter dans un futur dont nous serons les nouveaux hommes préhistoriques : à chacun d’en tirer en chemin sa propre interprétation.