ARTISTE - Du Réel, il a une vision dilatée – c’est peu de le dire. Il suffit d’avoir fait une fois l’expérience de vouloir s’asseoir sur son banc de jardin pour le mesurer.
Il s’agit bien plus d’y grimper avant que de pouvoir s’y poser. Il y a quelque temps, Lilian Bourgeat, né en 1970 dans le Jura, qui vit et travaille à Dijon, a organisé un happening sur le thème du « Dîner de Gulliver ». Tables et chaises de jardin en plastique blanc, couverts, serviettes, tout à échelle gargantuesque. Curieux d’esthétique interactive, l’artiste a toujours montré une appétence particulière pour l’objet, invitant le public à jouer avec ses œuvres. L’idée lui serait venue d’en excéder la mesure quand il a imaginé mettre tout le capital dans une tirelire en forme de cochon. S’imposa alors la nécessité de surdimensionner évidemment l’objet ! Ce qui fut fait. Si d’aucuns pensent que Bourgeat n’a fait qu’emboîter le pas à Oldenburg, ils se trompent. Le Bourguignon tient à opérer une réplique la plus fidèle en employant les mêmes protocoles et les mêmes matériaux que pour la fabrication de l’objet de référence. Il y va donc d’une démarche qui prend en compte l’idée d’un détournement qui fonde la surprise provoquée par la découverte de son œuvre. Proprement surréels, les objets de Lilian Bourgeat nous interpellent non seulement parce qu’ils bousculent les rapports d’échelle, mais aussi pour ce qu’ils instruisent, une poétique singulière nous renvoyant à l’expérience d’un apprentissage du monde, comme il en est pour le petit d’homme.
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Lilian Bourgeat - Artiste
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°705 du 1 octobre 2017, avec le titre suivant : Lilian Bourgeat - Artiste