La première monographie en France du Danois Joachim Koester invite le spectateur à vivre une expérience physique d’errance dans l’obscurité, dans un labyrinthe au parcours délimité par des palissades très grossières réalisées à l’aide de planches en bois clouées en tous sens, évoquant les cabanes forestières.
Cette progression – qui doit être perçue comme « la lecture d’un roman déplié dans l’espace » – est scandée par la découverte de films en noir et blanc, presque tous muets, mais repérables au son très significatif des projecteurs qui les diffusent : chacun à leur manière, ils interrogent le corps d’un point de vue chorégraphique, à l’exemple d’une danse de la main filmée en gros plan (Variations of Incomplete Open Cubes, 2011), ou encore d’un film mettant en scène des êtres en transe, aux corps pris dans un mouvement incontrôlable, jusqu’à l’épuisement (Tarantism, 2007).
Dans l’exposition, quelques salles éclairées au néon proposent de découvrir un travail photographique plus documentaire, accompagné de diverses références et d’indices mis sous vitrine dans la tradition de l’art conceptuel. On découvre ainsi la méthode analytique de l’artiste, proche de l’histoire des idées, et ses recherches sur l’occultisme, le chamanisme, la magie et l’hallucination ; et autant d’hommages au Dracula de Bram Stoker, aux promenades d’Emmanuel Kant ou encore aux œuvres sous mescaline d’Henri Michaux. Dans l’œuvre de Joachim Koester, la géographie du corps et la théâtralité de l’espace mental ne cessent de dialoguer.
Institut d’art contemporain de Villeurbanne, 11, rue du Docteur-Dolard, Villeurbanne (69), www.i-art-c.org
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Les méandres de Joachim Koester
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°643 du 1 février 2012, avec le titre suivant : Les méandres de Joachim Koester