Au dernier printemps de Cahors, la plupart des visiteurs tombaient en arrêt sur une série de photographies réalisées par une artiste autrichienne encore peu connue : Erwin Wurm.
Véritable révélation d’une exposition où les surprises étaient rares, la série Sculpture d’une minute étonnait par l’inventivité et par l’humour qu’elle véhiculait. Désormais visible à Limoges et Paris, cette œuvre met en scène des personnages quelconques aux prises avec les objets de leur quotidien. Ici, deux pieds nus avec un cornichon entre chaque doigt. Là, la tête de l’artiste avec dans l’oreille un crayon, dans les narines divers feutres, une agrafeuse dans la bouche et des boîtes de films à la place des yeux. Comme son nom l’indique, Sculpture d’une minute raconte comment il est possible de réaliser des sculptures avec un corps humain et les objets qui peuplent nos maisons. Ici, le corps de l’homme n’est plus qu’un support parmi d’autres pour la réalisation d’opérations formelles. Dans d’autres projets, cette artiste née en 1954 poursuit son exploration de nos us et coutumes. Des œuvres comme Porter toute sa garde-robe, Quinze manières de plier un pull lui permettaient de transformer les vêtements en œuvre d’art temporaire. Dans plusieurs séries de dessins, Erwin Wurm allait même jusqu’à opposer expériences corporelles et activité de la pensée. « Retenir son souffle et penser à Spinoza » est exemplaire d’une pratique soumise à une temporalité bien définie mais ouverte à toutes les interprétations possibles.
LIMOGES, FRAC Limousin, jusqu’au 20 mai et PARIS, galerie Art:concept, jusqu’au 22 avril.
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Les corps incongrus de Erwin Wurm
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°514 du 1 mars 2000, avec le titre suivant : Les corps incongrus de Erwin Wurm