Nicolas Chardon
Né en 1974. Galerie Jean Brolly, Paris
Des madras, des vichys, des écossais… Nicolas Chardon peint sur des tissus qui présentent toutes sortes de grilles et de trames pour motifs. Le tissu tendu sur châssis, ces grilles déterminent un jeu de distorsions qui n’est jamais le même d’une toile à l’autre. Nicolas Chardon serait un artiste conceptuel, il pourrait se suffire de ce « tableau », mais voilà, il est peintre. Il lui faut donc jouer avec les constituants qui lui sont donnés par la matérialité même du travail et il ne s’en prive pas. En surface, il y multiplie en noir et blanc tout un monde de signes géométriques qui racontent finalement l’histoire de la modernité.
www.nicolaschardon.net
Guillaume Bresson
Né en 1982. Galerie Nathalie Obadia, Paris
Diplômé des Beaux-Arts de Paris en 2007 avec les félicitations du jury, Guillaume Bresson, qui vit et travaille entre Toulouse et Paris, est l’un des peintres les plus prometteurs de la jeune génération. Il s’est fait connaître, lors de l’exposition « Dynasty » de 2010 au Palais de Tokyo, en exposant des tableaux hyperréalistes montrant des scènes de violence urbaine se déroulant dans des parkings souterrains ou des cités de banlieues. Depuis peu, sa galerie théâtrale de personnages contemporains s’est déplacée au fast-food : des mises en scène à la Caravage mêlent un réseau de signes actuels (papiers froissés, burgers graisseux, architecture basique du McDo…) à une perspective héritée de la Renaissance italienne.
www.galerie-obadia.com
Farah Atassi
Née en 1981. Galerie Xippas, Paris
Nominée pour le prix Marcel Duchamp en 2013, cette jeune artiste, formée aux Beaux-Arts de Paris, crée des tableaux figuratifs qui tendent vers l’abstraction. Ses grandes toiles, que s’arrachent les collectionneurs, représentent des constructions géométriques qui évoquent des pièces d’habitation vides, comme parsemées d’objets tels des jouets ou des maquettes qui se combinent à de multiples signes graphiques. Leur composition très rigoureuse, rappelant tout aussi bien le modernisme de Mondrian que des espaces mentaux complexes, exerce sur le regardeur un réel pouvoir de fascination, car la plasticienne joue sur l’entre-deux (figuration/abstraction, image/peinture, profondeur/planéité) avec virtuosité.
xippas.com « Avec et sans peinture, Parcours #6 », avec Farah Atassi, jusqu’au 14 février 2015, Mac/Val, place de la Libération, Vitry-sur-Seine (94), www.macval.fr
Claire Tabouret
Née en 1981. Galerie Bugada & Cargnel, Paris
Des Maisons inondées, des Migrants, des groupes d’enfants et dernièrement des Débutantes… Chez Claire Tabouret, les séries – qu’elles soient peintes, dessinées ou sculptées – se suivent sans se ressembler. Chacune d’elles a une écriture, une lumière, voire un style qui lui est propre. De l’une à l’autre, l’intime en constitue toutefois le fil conducteur dans cette façon qu’a l’artiste d’extraire ses sujets de leur contexte pour mieux les charger d’une mémoire inventée, tant dans l’épaisseur que dans la fluidité de leur matière. Ce faisant, Claire Tabouret ne raconte aucune histoire, elle acte tout simplement leur présence en peinture.
www.clairetabouret.com
« Claire Tabouret, Les Débutantes », jusqu’au 7 février 2015, galerie Bugada & Cargnel, 7-9 rue de l’Equerre, Paris-19e, www.bugadacargnel.com
Ronan Barrot
Né en 1973. Galerie Claude Bernard, Paris
Représenté par Claude Bernard, le galeriste historique de Francis Bacon et de Paul Rebeyrolle, Ronan Barrot, avec sa peinture figurative à tendance expressionniste, réalise un art fougueux qui prend à bras le corps l’histoire de la peinture : de Goya à Lüpertz en passant par Courbet, qu’il admire profondément. Ses toiles, tourmentées et crépusculaires, lorgnent vers l’abstraction gestuelle – l’engagement physique du peintre tient souvent lieu de principe de composition – tout en n’hésitant pas à traiter des « sujets de peinture » classiques, tels que des scènes mythologiques, des portraits, des paysages ou des natures mortes.
www.claude-bernard.com
« Ronan Barrot. Point de fuite », jusqu’au 24 février, Galerie Dukan, Spinnereistrasse 7, Halle 4b, Leipzig (Allemagne), www.galeriedukan.com
Marlène Mocquet
Née en 1979. Galerie Laurent Godin, Paris
Monstres, chimères, fraises volantes, oiseaux supersoniques, cœurs menhirs : avec ses tableaux-reliefs aux couleurs acidulées mixant Jérôme Bosch et Lewis Carroll, cette « peintre magicienne » crée un petit théâtre grotesque qui fascine tout autant qu’il agace. Pendant que certains font la fine bouche – « Sans risque et sans intérêt. Les ficelles sont trop grosses », pour la critique d’art Claire Moulène –, d’autres adorent, se laissant définitivement embarquer par cette peinture fantasmagorique qui parvient à être narrative tout en offrant un réel intérêt plastique. Son dernier solo show chez Laurent Godin, durant l’automne 2014, a connu un succès retentissant.
marlenemocquet.fr
Axel Pahlavi
Né en 1975. Galerie Eva Hober, Paris
Avec ses excès, ses stridences et ses passages doucereux, la peinture d’Axel Pahlavi s’avoue d’emblée dans le registre de l’émotion. Maître d’une technique hors pair, il la transcende au service de l’expression d’un ressenti et d’une passion qui le chevillent au corps et à la tête. Peintre absolument, il s’applique à renouer avec une tradition dont les modèles l’obsèdent et font écho le plus souvent à ses choix iconographiques, mais il les absorbe pour en faire les vecteurs d’une aventure prospective inédite. Si sa peinture est souvent intrigante, parfois limite, elle ne nous laisse jamais indemne.
xippas.com
Gregory Forstner
Né en 1975. Galerie Michael Zink, Berlin
La peinture de Gregory Forstner est une peinture d’urgence. Volontiers de grand format, ses tableaux se constituent de larges et grands coups de brosse que l’artiste exécute dans une même brassée quotidienne. Figurative, elle met en jeu un monde d’images référentielles, puisées à la source de toutes sortes de médias que le peintre détourne à son compte pour fixer sur la toile un arrêt sur image d’une grande force iconique. Gregory Forstner ne s’embarrasse d’aucun discours spécifique, il peint ce qu’il voit, ce qu’il trouve, comme il le ressent, dans l’immédiat d’un aperçu pour le porter aussitôt à la dimension d’un emblème.
www.gregoryforstner.com
Iris Levasseur
Née en 1972. Galerie Odile Ouizeman, Paris
Tantôt étendu à même le sol ou installé sur une sorte de piédestal, tantôt debout, tantôt accroupi, le corps est la figure centrale de l’œuvre peinte et dessinée d’Iris Levasseur. Anonyme, il est cependant à l’image d’un modèle le plus souvent connu de l’artiste – parfois même le sien propre –, dont elle fait en amont tout un lot de photos qui lui servent ensuite à établir un montage en vue de la peinture. Qu’elles soient en groupe ou isolées, Iris Levasseur aime inscrire ses figures au sein de structures abstraites ou dans des décors imaginaires. Chaque fois, il est question d’une relation à l’espace et d’un jeu entre réalité et fiction.
www.galerieouizeman.com
Olivier Masmonteil
Né en 1973. Galerie Sam Dukan, Paris
Il a tout d’abord consacré l’essentiel de sa peinture à peindre des paysages. À en dresser comme un inventaire en parcourant le monde, se constituant un réservoir d’images via son appareil photographique. Puis est advenu un autre temps, celui des intérieurs dans lesquels il a placé une figure plus ou moins évanescente. Enfin, il s’est saisi de tout un lot de modèles historiques empruntés ici et là. Olivier Masmonteil a la peinture dans la peau, il a pris son parti contre tous les effets de mode parce qu’il sait qu’elle est par nature un lieu de résistance et qu’elle seule est à même de satisfaire ce besoin d’incarnation qui le taraude.
oliviermasmonteil.hautetfort.com
Cet article a été publié dans L'ŒIL n°676 du 1 février 2015, avec le titre suivant : Les confirmés