Les arcanes de la pensée de Berdaguer & Péjus

Car géographie et neurologie vont de pair chez Christophe Berdaguer et Marie Péjus, dont les œuvres témoignent d’une recherche sur la manière dont une image mentale se cristallise en prenant forme dans l’espace. À ce titre, Paroles martiennes se compose d’enregistrements sonores d’un langage imaginaire retranscrits plastiquement en des structures alvéolées en résine blanche qui flottent dans l’espace, comme des mobiles. Cette idée de traduction et de passage d’un champ mental virtuel à une actualisation plastique est également présente dans les Psychoarchitectures qui sont des modélisations sculpturales de dessins d’enfants réalisés dans le cadre de tests psychologiques.

Cela fait écho à d’autres pièces traitant de psychologie : Salle de consultation plonge le visiteur dans l’univers du docteur Freud, et Jardin psychologique met en scène les fameuses taches d’encre de Rorschach sous forme de découpes.

L’architecture est l’autre grand pôle d’investigation de ces artistes, qui sollicitent notamment la transparence moderniste de Mies van der Rohe ou encore l’utopie du phalanstère de Charles Fourier. Mais psychologie et architecture sont des terrains de recherches critiques, au sens où Berdaguer et Péjus questionnent, voire détournent, le pouvoir que ces disciplines peuvent exercer sur les êtres.