MADRID - Le voyage est une part fondamentale de la vie de Vanessa Winship (née en 1960) et de son activité de photographe menée depuis plus de trente ans aux côtés de son compagnon et partenaire George Georgiou.
« Pour moi, la photographie est un processus d’alphabétisation, dit-elle, une quête », un cheminement étroitement associé à la composante historique des territoires appréhendés ; au noir et blanc également, « merveilleux instrument d’abstraction qui nous permet d’évoluer entre le temps et la mémoire ». Ainsi de ces clichés de famille qui la conduisirent très tôt à apprécier la photographie et le récit qu’elle engendre entre réalité et fiction.
Que ce soit dans les Balkans pendant et après la guerre, autour de la mer Noire, aux États-Unis ou à Almeria – dernière série issue de la commande de la Fondation Mapfre, ici dévoilée –,Vanessa Winship joue de cette double approche dans sa propre création. Scènes de la vie ordinaire ou paysages décrivent des lieux et personnages et évoquent leur vulnérabilité avec une distance mesurée. La sélection en 188 photographies de Carlos Martín García déplie chronologiquement la poétique elliptique de la photographe britannique non sans révéler des résonances entre elles. Les situations sont précaires chez Winship, les regards généralement frontaux et retenus dans leur expression, et les rêves perceptibles. Les enfants ou jeunes adultes sont récurrents dans ses images, comme les fissures, les plis ou les cercles dans ses paysages. Formée au photojournalisme, et récompensée par le Word Press et le prix de la Fondation Cartier-Bresson, Vanessa Winship donne dans ce vaste panorama la mesure de son talent de chroniqueuse de son temps.
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Le réel lyrique
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Abonnez-vous dès 1 €Jusqu’au 31 août, Fundación Mapfre, salle Reletos, Paseo de Recoletos 27, Madrid, lun. 14h-20h, mar.-sam. 10h-20h, dim. 11h-19h, www.mapfre.com ; cat., 256 p., 48 €.
Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°417 du 4 juillet 2014, avec le titre suivant : Le réel lyrique