« Ce qui rapproche le design graphique, la scénographie, la photographie et le cinéma est cet intérêt que nous portons à toute création liée au développement de la technologie et à celui d’un langage artistique contemporain », écrit en 1961 Wojciech Zamecznik.
Formé au design et à l’architecture, l’artiste transdisciplinaire polonais associe alors photographie et arts graphiques dans des affiches, brochures ou pochettes de disque, espaces de recherches formelles durant ces années de censure. Ses compositions lumineuses créent des formes abstraites inédites dans la lignée de celles explorées par László Moholy-Nagy, György Kepes ou Man Ray. Dès le début de leur propos, Julie Jones et Karolina Ziebinska-Lewandowska le rappellent, avant d’entamer une « ébauche » d’une généalogie inédite de photographes qui ont en commun d’avoir expérimenté l’abstraction photographique au sein des arts graphiques dans les années 1950-1960.
Les deux conservatrices photo du Mnam posent en effet, ici, le premier jalon de leur recherche sur un courant qu’elles dénomment « photographisme ». Personne n’avait réuni jusqu’à présent sous ce vocable William Klein, Wojciech Zamecznik et Gérard Ifert ni mis en relation leurs travaux avec le cinétisme et l’action painting. Elles le font avec brio, et avec moult précisions dans le catalogue, fortes des archives de Wojciech Zamecznik, de Gérard Ifert qu’elles remettent en lumière et de celles de William Klein.
Avant d’incorporer Vogue en 1954, le photographe et cinéaste américain, peintre aussi à ses débuts, a de fait expérimenté dans la chambre noire les formes graphiques créées par des effets lumineux sur une surface photosensible. La période a été courte (1952-1954), mais dense en réalisations abstraites largement méconnues.
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Le « photographisme » abstrait
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Cet article a été publié dans L'ŒIL n°708 du 1 janvier 2018, avec le titre suivant : Le « photographisme » abstrait