Danse & Théâtre

Le Châtelet est une fête

Par Céline Garcia-Carré · L'ŒIL

Le 28 août 2019 - 348 mots

Paris -  Si la première de Parade, le 18 mai 1917, au Théâtre du Châtelet (création hors norme convoquant la poésie de Jean Cocteau, la musique d’Erik Satie et les décors et costumes de Pablo Picasso), fit scandale, la « parade » annoncée en septembre pour la réouverture du lieu est placée sous le signe de la célébration de son architecture.

Historiquement, la parade était un aperçu du spectacle joué à l’extérieur afin d’attirer le public dans la salle. Pour sa réouverture, le Théâtre du Châtelet restauré opère un jeu de rôles des plus réjouissants. Conçu autour de la musique d’Erik Satie, seule référence à la création de 1917 hormis quelques citations subliminales au rideau de scène de Picasso dans la scénographie imaginée par Francis O’Connor, le spectacle se trouve être le théâtre. « La commande qui m’a été faite est une célébration du bâtiment lui-même et de ce qu’il représente pour Paris », explique Francis O’Connor, qui précise ne pas avoir voulu faire un « fac-similé de Picasso ». « J’ai repris des éléments de Picasso et de Cocteau, mais c’est une réinterprétation. » Le cortège est ainsi mené par la « Cocteau Machine », immense bicyclette sur laquelle se dresse un Jean Cocteau mécanisé, accompagné de marionnettes géantes de Maputo et de percussionnistes. Défilant dans les rues adjacentes, la parade attire les curieux jusqu’à l’intérieur du bâtiment, dont les différents espaces sont exceptionnellement ouverts, avec d’étranges mises en scène de Martin Duncan mêlant d’impressionnantes sculptures et performances de Francis O’Connor inspirées de la vie excentrique d’Erik Satie. Le thème du cirque est l’un des fils rouges de cette « parade » avec, notamment, la compagnie Boîte noire dirigée par Stéphane Ricordel et la troupe d’acrobates défiant la loi de la gravité d’Elizabeth Streb qui évoluera sur la scène de la Grande Salle du Châtelet en fin de journée, comme le veut la tradition de la parade. Qualifiée de « point de départ de l’esprit nouveau » par Guillaume Apollinaire qui avait rédigé le programme de Parade en 1917, souhaitons que cette « parade » soit annonciatrice d’un caractère tout aussi majeur porté par les nouveaux directeurs Ruth Mackenzie et Thomas Lauriot dit Prévost.

Quoi ?
Parade (5 représentations)
Où ?
Théâtre du Châtelet (1, place du Châtelet, Paris-1er) et parvis de l’Hôtel de Ville
Quand ?
Les 13, 14 et 15 septembre 2019. Ateliers gratuits d’initiation au cirque
Comment ?

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Cet article a été publié dans L'ŒIL n°726 du 1 septembre 2019, avec le titre suivant : Le Châtelet est une fête

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