L’institution culturelle publique veut augmenter la présence de la scène française à l’étranger, tout en poursuivant sa politique de dépôt dans l’Hexagone.
Paris. La multiplicité des modes d’intervention du Cnap (Centre national des arts plastiques), établissement public du ministère de la Culture, rend atypique et parfois difficilement perceptible dans son ensemble ce partenaire indispensable des institutions et des professionnels. Ses missions vont du soutien aux différents acteurs de la scène artistique, de la valorisation et la diffusion de la création contemporaine dans sa diversité à l’enrichissement de la collection du Fonds national d’art contemporain, qui rassemble à ce jour plus de 102 500 œuvres, acquises depuis 1791. 56 400 œuvres sont exposées dans les administrations, les musées ou l’espace public. Le Cnap prête plus de 2 000 œuvres chaque année pour des expositions, œuvrant ainsi à la visibilité de la scène française historique, moderne et contemporaine.
2018 sera marquée par une forte représentation à l’étranger. Jusqu’au 6 mai, le Cnap présente au Musée national de Chine à Pékin une exposition intitulée « Un rêve français. De l’école au salon, les beaux-arts à Paris au XIXe siècle ». En tout, une centaine d’œuvres d’artistes français et étrangers formés à l’École des beaux-arts de Paris, de la Révolution française à l’entre-deux-guerres : Ingres, Corot, Delacroix, Carpeaux mais aussi Chang Shuhong, Fang Junbi… Le Cnap sera également présent cette année à Saint-Pétersbourg, au Musée russe, à travers une programmation mensuelle mettant à l’honneur le cinéma performatif au sein de sa collection vidéo. S’y succéderont des œuvres de Pierre Huyghe, Christian Marclay, Xavier Veilhan. Enfin, des œuvres vidéo seront présentées à la Cinémathèque de Jérusalem à l’occasion de la Saison France-Israël 2018.
L’accompagnement et la promotion de la scène française à l’étranger passent aussi par le soutien aux galeries françaises. Le montant alloué à ces dernières pour leur participation à des foires à l’étranger augmente, s’élevant désormais à 125 000 euros. En 2017, le Cnap a apporté son soutien à 251 projets, représentant 151 aides individuelles à des artistes, critiques d’art, restaurateurs d’œuvres d’art, et une centaine attribuée à des structures, éditeurs, galeries et maisons de production audiovisuelle. Les aides au secteur de la photographie documentaire contemporaine ont été doublées, portant leur montant à 150 000 euros. La collection s’est enrichie de nouvelles acquisitions pour un budget de l’ordre d’1,5 million d’euros. En partenariat avec l’ADAGP (la Société des auteurs dans les arts graphiques et plastiques), le Cnap renouvelle le programme Suite, qui pour la quatrième année, permet l’accompagnement et la diffusion des projets soutenus au titre de la recherche et de la production artistiques.
Dans le domaine de l’audiovisuel, un partenariat a été engagé avec Tënk, la plateforme de diffusion de documentaires d’auteurs et de vidéos à la demande. Seront également reconduits ceux avec le FID Marseille et le Festival du cinéma du réel, donnant lieu à l’attribution de prix à des films. Dans le champ de la photographie, les huit photographes lauréats de la commande « Les Regards du Grand Paris » sont au travail. Une autre commande nationale, « Jeunes Générations », sera présentée à la Friche la Belle de Mai du 18 février au 3 juin, puis au Centre photographique de Marseille. En outre, le Cnap amorcera une nouvelle commande d’art imprimé pour une diffusion au sein du réseau des artothèques. À signaler, le lancement le 30 janvier d’un nouveau caractère typographique conçu par Alice Savoie : Faune, une commande menée en association avec l’Imprimerie nationale.
Coté dépôts, 88 peintures et œuvres graphiques, de Hans Hartung à Pierre Ardouvin, rejoignent le Musée des beaux-arts de Rennes ; une trentaine de pièces arts plastiques et design, de Maurizio Cattelan à Johan Creten, vont enrichir la présentation du Musée des beaux-arts d’Agen ; enfin, un dépôt de quarante-cinq objets design accompagnera la refonte du parcours contemporain du Musée Adrien Dubouché à Limoges. Le Cnap continue d’encourager l’ouverture de la collection aux nouveaux regards et pratiques de conservation. Quatre projets ont été retenus, soutenus par des bourses annuelles, visant à engager une recherche autour des œuvres de la collection.
Enfin, 2018 sera l’année de la mise en place d’un important chantier de collection en vue du déménagement dans de nouveaux locaux, à l’horizon 2022. Ils regrouperont sur un même site la totalité des activités de ce « patchwork ». « L’un des enjeux de l’installation du Cnap à Pantin est de lui donner les moyens de mettre en œuvre l’ensemble des politiques dont il a la charge, et d’en faire un véritable lieu de recherche, de débat et de partage, pour et avec l’ensemble des professionnels de l’art contemporain, résume Yves Robert, son directeur. Bien que nous ne soyons ni un musée ni un centre d’art, certaines de nos acquisitions les plus représentatives pourront y être visibles. Le nouveau site permettra enfin de rassembler nos réserves en un seul lieu, adapté aux besoins et aux critères de réception et de traitement des pièces, avant un prêt ou un dépôt. »
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Le Centre national des arts plastiques met le cap vers l’international
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°494 du 2 février 2018, avec le titre suivant : Le Centre national des arts plastiques met le cap vers l’international