Italie - Biennale

L’Arte Povera en vedette à Venise

Germano Celant présente "sa" Biennale

Par Le Journal des Arts · Le Journal des Arts

Le 1 mars 1997 - 539 mots

Germano Celant vient de dévoiler une partie de son programme pour la prochaine Biennale de Venise, dont il est le directeur pour les Arts visuels. Partant de l’Arte Povera, le mouvement dont il est le fondateur, l’exposition principale du Pavillon italien proposera une sélection d’œuvres des trente dernières années, tandis que cinq conseillers sont associés à Celant pour l’organisation de l’autre exposition, "Décontaminée".

VENISE - Pour sa Biennale, qui sera inaugurée les 11, 12 et 13 juin et ouverte au public du 15 juin au 4 novembre, Germano Celant revisite le passé et met en exergue la spécificité de l’art en privilégiant la pluralité des expressions. Le propos de la Biennale sera développé dans l’exposition internationale "Futur - Présent - Passé - De 1967 à 1997", qui proposera une relecture critique de ces trente dernières années. La date de 1967 n’a pas été choisie au hasard puisqu’il s’agit de l’année où Celant organisa, à la galerie La Bertesca de Gênes, la première exposition d’Arte Povera (art pauvre), expression dont il est d’ailleurs l’auteur. Dans la section "Aperto", qui réapparaît donc cette année, les jeunes artistes représentant les enjeux de demain ne seront pas écartés. "Ce qui importe, c’est la contribution de chacun à la recherche et non la date de naissance inscrite sur la fiche d’état civil", déclare Celant. Les jeunes talents accompagneront les protagonistes des trente dernières années autour de différentes thématiques : le rapport Europe-Amé­rique, l’identité masculin-féminin et les échanges culturels. "Pour sélectionner les jeunes, voire les très jeunes artistes, précise Celant, nous nous attacherons les conseils de trois ou quatre critiques, dont un italien".

Pour l’exposition "Décontaminée", Celant s’est entouré de spécialistes de l’art contemporain qui sont à la tête de grandes institutions internationales : Ida Gianelli (Castello di Rivoli), Lars Nittve (Louisiana Museum of Modern Art, Humle­baek), David Anthony Ross (Whitney Museum, New York) et Nicholas Serota (Tate Gallery, Londres). L’artiste Carla Accardi, le cinquième expert, fait ici figure d’"intruse". Ce choix est en tout point diplomatique puisqu’il répond aux revendications de l’association Art Club, qui proteste contre l’exclusion des artistes des organes décisionnels des Biennales et autres expositions de grande envergure. Enfin, Germano Celant se déclare satisfait du budget dont il dispose, soit 7 milliards de lires (23,8 millions de francs), dont 2,5 milliards (8,5 millions de francs) versés par le Centre italien de l’Art et de la Culture.

Les artistes de la Biennale
Pour la prochaine Biennale de Venise, Germano Celant souhaite que les différentes nations invitent au moins un artiste de la jeune génération. Il semble pourtant que certains pays n’en aient pas tenu compte. Pour les États-Unis par exemple, Mimi Roberts, commissaire d’exposition à Santa Fe, a choisi Robert Colescott, un peintre de 71 ans. Le directeur pour les Arts visuels a également proposé aux États ne possédant pas de pavillons de se regrouper. Ainsi, les pays d’Amérique latine pourraient disposer des espaces du Centre culturel des "Zitelle".

Voici la liste des artistes déjà sélectionnés :
Allemagne : Katharina Sieverding et Gerhard Merz
Belgique : Thierry de Cordier
Espagne : Joan Brossa et Carmen Calvo
France : Fabrice Hybert
Grande-Bretagne : Rachel Whiteread
Irlande : Jaki Irvine
Suisse : Helmut Federle et Urs Frei (Chiesa San Stae)
USA : Robert Colescott

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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°34 du 1 mars 1997, avec le titre suivant : L’Arte Povera en vedette à Venise

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