L’art se jette à l’eau

Cette catastrophe écologique en cours a fait la une de différents journaux le 8 juin, journée dédiée aux écosystèmes marins. C’est la date qu’a choisie le prix COAL pour annoncer, au Musée de la chasse et de la nature, son lauréat 2022, parmi une sélection de dix projets ayant pour objectif de « révéler les richesses océaniques au plus grand nombre et imaginer de nouvelles actions concrètes pour raviver la résilience avec les mondes de l’eau ». Émanation de la Fondation Culture & Diversité, fondation d’entreprise de Fimalac créée par Marc Ladreit de Lacharrière (*), l’association COAL a été lancée en France en 2008 par des professionnels de l’art, de l’écologie et de la recherche. Dans le jury 2022, figuraient ainsi les artistes Mark Dion, Elsa Guillaume et Hélène Guenin, la directrice du Mamac à Nice, aux côtés notamment de Romain Troublé, directeur général de la Fondation Tara Océan. Les projets présentés pour cette treizième édition du prix ont été sélectionnés parmi plus de 400 dossiers provenant de 47 pays. C’est celui de Marina Gioti qui remporte le Prix COAL 2022 : son film Sounding the Silent World sonde les épaves des navires naufragés, dont les carcasses participent à la pollution, composant une œuvre nourrie de science, d’histoire et de littérature. Plus frontal, le projet Searching for the Ghosts of the Gulf de Brandon Ballengée remporte le prix spécial du jury. Partant de l’explosion de la plateforme pétrolière Deepwater Horizon dans le golfe du Mexique, en 2010, cet artiste, biologiste et activiste se propose de « dépeindre, activer, exposer » un état des lieux de ce désastre écologique. L’urgence se fait art.