Thomas Bayrle (né en 1937, vit et travaille à Francfort) est connu en Allemagne comme un artiste qui a su poursuivre ses recherches personnelles tout en étant un professeur influent à la Städelschule de Francfort de 1975 à 2002, et en poursuivant des activités de graphiste et d’éditeur.
L’Institut d’art contemporain de Villeurbanne accueille sa première importante exposition en France. Un corpus cohérent et méthodique, pour ne pas dire obsessionnel, de plus de deux cents œuvres s’échelonnant du début des années 1960 à aujourd’hui se répartit hors de toute chronologie dans douze espaces. L’un des paradoxes intéressant de cette exposition est que l’on détecte rapidement un certain nombre de ficelles techniques de l’artiste, mais, loin de nuire au plaisir de la découverte, ses inventions simples, astucieuses et efficaces excitent les neurones et amusent les sens. On comprend que l’artiste ait été un grand professeur ! De nombreuses références au « Pop » et à l’« Op » art émergent dès les premiers regards, mais un « Pop Art gris », renvoyant à la réalité stéréotypée et banalement conformiste de l’univers urbain de l’Allemagne riche et prospère d’après-guerre. À l’ère de la reproductivité illimitée des mêmes idées et des mêmes images portées par les nouveaux médias, Bayrle est passé maître en mise en abîme. Dès le début des années 1960, il réalise des images basées sur la répétition sérielle d’un motif identique, parfois si minuscule qu’il n’est pas toujours identifiable au premier regard, formant une image iconique pouvant atteindre une taille gigantesque, tel Potato Counters (variation bleue), papier peint de 31 m de long sur 4,5 m de haut ou Capsel (1983) de 4,95 m sur 6,4 m.
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
La découverte de Thomas Bayrle
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €Institut d’art contemporain, 11, rue du Docteur-Dolard, Villeurbanne (69)
http://i-ac.eu
Cet article a été publié dans L'ŒIL n°668 du 1 mai 2014, avec le titre suivant : La découverte de Thomas Bayrle