Pour Henri Griffon, collectionneur et président du Frac des Pays de la Loire, « Il y a les artistes qui s’agitent et ceux qui laissent parler leur œuvre ».
Sanejouand appartenait à cette seconde catégorie. Né le 18 juillet 1934 à Lyon, Jean-Michel Sanejouand « abandonne » la peinture abstraite au début des années 1960 pour composer ce qu’il appelle ses Charges-Objets (1962-1967). Ces associations d’objets choisis dans son quotidien, comme une tronçonneuse et un coussin (Juan-les-Pins), sont les premières réflexions sur l’espace que l’artiste mènera toute sa vie, mais aussi une réponse critique et humoristique à l’art américain que l’Europe découvre alors (les Combine Paintings de Rauschenberg). Précurseurs, les Charges-Objets annoncent Supports/Surfaces et Buren, et inspireront Lavier et Armleder. L’œuvre de l’artiste se découpe comme cela en grands ensembles datés, qui se suivent, formant un tout cohérent : Espaces-Peintures (1978-1986), Sculptures-Peintures (1996-2001), Espaces-Critiques (2001-2008), etc. Dans les années 1970, son « retour » à la peinture n’a pas été accepté par la critique, qui n’a alors pas compris que Sanejouand ouvrait une troisième voie, médiane, entre Duchamp et Picasso, et « qu’il était encore possible d’être peintre sans trahir Duchamp » (Didier Ottinger). L’artiste est décédé dans sa maison du Maine-et-Loire le 18 mars 2021, à l’issue d’une des aventures artistiques les plus stimulantes de l’après-guerre.
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Jean-Michel Sanejouand (1934-2021)
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°743 du 1 avril 2021, avec le titre suivant : Jean-Michel Sanejouand (1934-2021)