Jadis la Divine Comédie, puis le Pentateuque, le Quart Livre, Don Quichotte, etc., Gérard Garouste a une passion pour les grands textes. Ceux que l’on dit universels. Il les a dévorés, il les a illustrés, il en a tiré l’argument d’une œuvre puissante et singulière qui mêle le comique et le tragique, le sublime et le dérisoire, le politique et le trivial. Autant de qualités entendues au sens le plus fort de ces mots, celles-là mêmes qui traitent de l’humain, du mythe et du divin. Rien d’étonnant qu’il porte à la Bible une attention toute particulière. Soucieux de bien la comprendre et de l’appréhender dans la subtilité de ses dits et de ses non-dits, de ses supposés et de ses interprétés, Garouste s’est mis à l’hébreu, il s’est inscrit à des cours de religion, il a lu et relu maintes fois le grand livre. La lecture, les lectures, qu’il en possède aujourd’hui lui permet d’aller plus à fond dans l’explication de tel ou tel thème. De mieux en cerner la complexité, de mieux remonter à l’origine des choses. Ce savoir acquis, Gérard Garouste le réutilise dans une iconographie qui vise à exciter la curiosité du regardeur sans jamais chercher à lui asséner une quelconque vérité, une iconographie fondée sur l’art de la devinette. Ainsi le peintre joue-t-il de la figure de l’âne, si chère à tout un monde de cultures et de mythologies. Il faut dire qu’il ne manque pas de ressources tant l’animal y est héros malgré lui de toutes sortes d’aventures : il y a celui d’Apulée, L’Âne d’or ; il y a celui qui tient compagnie à Priape, celui de Buridan qui, ayant aussi faim que soif et se trouvant à égale distance d’une botte de foin et d’un seau d’eau ne parvient pas à choisir ; il y a celui de Balaam, celui de Dionysos... Et puis, bien sûr, il y a celui qui est dans la crèche avec le bœuf...
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Gérard Garouste
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°567 du 1 mars 2005, avec le titre suivant : Gérard Garouste