Sans surprise, l’édition aura été au rendez-vous de l’exposition « Gauguin, L’alchimiste », encore visible au Grand Palais jusqu’au 22 janvier 2018.
Quand Flammarion et Gallimard font le choix de rééditer des textes de feu Françoise Cachin, dont sa monographie de référence écrite en 1968 [Gauguin, Flammarion, 312 p., 35 €], Chêne, une fois n’est pas coutume, prend le risque de publier un texte inédit de Stéphane Guégan. Gauguin. Voyage au bout de la terre fait le récit des aventures de l’homme et de l’artiste, tangibles (ses rencontres, ses voyages) et esthétiques (le synthétisme breton, le primitivisme polynésien). Signe du changement d’une époque, d’un déplacement de la vision, la plume de l’historien de l’art se veut paradoxalement plus lyrique et plus distante que celle de Cachin. L’historien écarte ainsi d’un revers les accusations bien pensantes qui collent à la peinture de Gauguin (« Gardons-nous d’un certain biographisme américain, ce serait si simple de renvoyer Gauguin à son narcissisme irresponsable ou à son égoïsme monstrueux, misogyne », prévient l’auteur), sans lui porter d’admiration béate. Au contraire, l’auteur dresse le portrait d’un homme ombrageux, d’un artiste calculateur, profiteur, « pragmatique et mythomane », qui n’a jamais cessé de penser « au grand coup qu’il [voulait] produire ». Et quel coup ! Devenir l’un des artistes les plus ambigus et les plus passionnants de son siècle.
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Gauguin, voyage au bout de la terre
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Cet article a été publié dans L'ŒIL n°708 du 1 janvier 2018, avec le titre suivant : Gauguin, voyage au bout de la terre