L’entrée de la Pologne dans l’Union européenne devrait favoriser les passages entre les scènes artistiques, mais, à la jonction entre l’Ouest et l’Est, le pays n’a pas attendu l’élargissement de l’Europe pour prendre part à ses débats et la jeune scène artistique est aujourd’hui en plein bouillonnement. Le résultat ? Une déferlante d’expositions en France.
Actuellement et jusqu’au 29 mai à Albi, « Les affinités électives » regroupent huit artistes dont Adam Adach, Dorota Buczkowska ou encore Iwo Rutkiewicz et, à partir du mois de novembre dans l’ensemble de la région Midi-Pyrénées, seront organisés sous le titre générique d’« États d’identité » une série d’événements : expositions, bien sûr, mais aussi conférences et rencontres.
À Paris, l’année sera marquée par trois expositions. D’abord « Distances ? » au centre d’art du Plateau, avec les travaux d’Agata Bogacka, Elzbieta Jablonska, Leon Tarasewicz et de Monika Sosnowska : autant de propositions recourant aussi bien à la vidéo qu’au dessin et qui bénéficieront ici de leur mise en relation avec l’œuvre picturale d’Andrzej Wróblewski (1927-1957), figure marquante de la première moitié du XXe siècle. Dans le même temps, au Passage de Retz, « Mémoires du temps de l’immaturité » réunira sous le thème du rapport au passé et à l’histoire les œuvres grinçantes de Zbigniew Libera ou celles du jeune Artur Zmijewski pour un panorama polonais qui s’annonce empreint d’ironie tempérée et d’humour désabusé. Enfin, en décembre, l’exposition qui sera accueillie à l’École nationale supérieure des beaux-arts de Paris (le titre est encore à venir) dépassera la simple notion de territoire. Celle-ci est pensée comme « un voyage dans un pays imaginaire, sans frontières délimitées, qui exprime ses troubles identitaires, relit sans cesse son histoire et cherche sa liaison aux autres », expliquent Solène Guillier et Nathalie Boutin (de la galerie parisienne GB Agency) – commissaires de l’exposition avec Lukasz Gorczyca (codirecteur de la galerie Raster, à Varsovie). Avec des passerelles entre différentes générations d’artistes (parmi les invités figurent aussi bien Pawel Althamer, Jósef Robakowski que Wilhelm Sasnal ou Igor Krenz), l’enjeu est donc de dessiner une « contrée dans laquelle le jeu de l’absurde est une question de survie et où la notion de réalité se réinvente en permanence ».
- DISTANCES ?, du 10 juin au 29 août, Le Plateau/FRAC Île-de-France, angle de la rue des Alouettes et de la rue Carducci, 75019 Paris, tél. 01 53 19 88 10, mercredi-vendredi 14h-19h, samedi 11h-19h, www.fracidef-leplateau.com - École nationale supérieure des beaux-arts, de décembre 2004 à février 2005, 13, quai Malaquais, 75006 Paris, tél. 01 47 03 50 74 76, tlj sauf lundi 13h-19h.
- LES AFFINITÉS ÉLECTIVES, jusqu’au 29 mai, Centre départemental d’art contemporain, Cimaise & Portique, Moulins Albigeois, 41, rue Porta, 81000 Albi, tél. 05 63 47 14 23, tlj sauf mardi 13h-19h.
- ÉTATS D’IDENTITÉ, divers lieux en Midi-Pyrénées, du 19 novembre au 23 décembre, www.innerear.net
- MÉMOIRES DU TEMPS DE L’IMMATURITÉ, du 25 juin au 25 septembre, Passage de Retz, 9, rue Charlot, 75003 Paris, tél. 01 48 04 37 99, tlj sauf lundi 10h-19h.
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Des affinités électives, des distances relatives
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°191 du 16 avril 2004, avec le titre suivant : Des affinités électives, des distances relatives