De la verdure dans le métro

Par Olivier Celik · L'ŒIL

Le 27 décembre 2024 - 405 mots

La Forêt de Fabrice Hyber est une fresque en céramique réalisée en collaboration avec des artisans chinois, qui ornera pour dix ans les murs d’une station de métro dans le district de Pudong à Shanghaï.
Fabrice Hyber va-t-il apporter, de la surface, un peu de verdure et de fraîcheur aux 400 000 voyageurs qui transitent chaque jour par la station de métro Lujiazui du réseau de transports publics de Shanghaï ? Le district de Pudong, situé au bord du fleuve Huangpu, en face du périmètre historique du Bund, est un quartier d’affaires. Moderne, aérien, besogneux, il accueille de grands sièges sociaux, des hôtels de luxe et des malls luxueux. Avec ses centaines de gratte-ciels plus hauts les uns que les autres, dont l’emblématique Shanghaï Tower de 632 mètres de hauteur, on peine à imaginer que ce vaste quartier fut, jusque dans les années 1990, un marécage parsemé de cabanes de riziculteurs à l’abandon et de chantiers navals décrépis. C’est sans doute cette présence fluviale qui a inspiré l’artiste français (né en 1961), invité à créer une œuvre produite par la Fondation Cartier pour l’art contemporain, en association avec la Power Station of Art et l’Institut français. L’œuvre a été inaugurée le 8 novembre dernier, en présence des commanditaires, des autorités de transport local et des représentants diplomatiques français (ambassade de France de Pékin et consulat général de France à Shanghaï). « De la même manière qu’on a construit Shanghaï, je pense qu’on peut construire un paysage », confie l’artiste, qui s’est inspiré des sensations de nature que lui procurent ses marches à Vallée, son territoire vendéen, où il a semé près de 300 000 arbres depuis trente ans. Il a redécouvert Shanghaï à l’occasion de l’exposition collective « Trees » à laquelle il a participé, et qui fut montrée à la Fondation Cartier à Paris en 2019 avant d’être visible à la Power Station of Art (PSA) en 2021, où l’artiste sera d’ailleurs exposé au printemps. « Ici, la vie naît de la rivière. J’ai voulu mélanger dans ce travail le temps et l’espace ». Sa fresque en céramique de 13 mètres de long sur 3 mètres de haut fait autant écho à l’esthétique et aux inspirations habituelles de l’artiste qu’aux traditions picturales chinoises de la peinture « montagne et eau ». En vis-à-vis, une autre fresque en céramique, L’Amitié, représente avec quelques « électrons colorés qui se tournent autour, l’amour entre la France et la Chine ». Mais ça, c’est de la diplomatie !

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°782 du 1 janvier 2025, avec le titre suivant : De la verdure dans le métro

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