Les FRAC (Fonds régionaux d’art contemporain), fondés en 1983 avec pour objectif la constitution de collections d’art contemporain, font peau neuve à vive allure.
Logés dans un premier temps ici ou là, un peu à l’emporte-pièce, les FRAC ont vu, en l’espace de vingt-cinq ans, leurs collections et leur rôle prendre une réelle importance. Et ainsi, gagner un « droit au logement » plus décent, certains bâtiments étant conçus par des architectes au talent indéniable.
À Rennes, Odile Decq mène à grand train les travaux du FRAC Bretagne (lire le JdA n° 238, 26 mai 2006, p. 10) ; à Dunkerque, Lacaton & Vassal entament ceux du FRAC Nord – Pas-de-Calais ; quant au Japonais Kengo Kuma, il est responsable des études concernant le FRAC Provence-Alpes-Côte d’Azur à Marseille et du FRAC Franche-Comté à Besançon…
À ce trio majeur, il convient, pour réaliser le carré d’as, d’ajouter l’équipe Jakob MacFarlane. Celle-ci a posé le 6 novembre, non pas la première pierre mais la première tubulure du FRAC Centre à Orléans, prélude au jaillissement, dans la cour des anciennes Subsistances militaires, de leurs bien nommées « Turbulences », forme organique et tourmentée dont on ne sait si elle relève d’un baroque contemporain, d’un déconstructivisme palpitant ou d’une « heroic fantasy » pleine d’humour. Sans doute des trois, mais avec les constantes d’écriture propres au duo franco - néo-zélandais, qualités déjà mises en œuvre, entre autres, à la Cité de la mode et du design sur les bords de Seine à Paris (lire le JdA n° 279, 11 avril 2008, p. 12), pour le restaurant Georges du Centre Pompidou, les docks situés quai Rambaud à Lyon, ou encore à Bruxelles avec un complexe de logements et de commerces…
Double opération à Orléans, puisqu’il s’agit de réhabiliter l’existant en mauvais état et d’y adjoindre ces « Turbulences » tourmentées comme un immense signal sur le mail. « Turbulences » tendues d’une peau-résille, métallique à l’extérieur et textile à l’intérieur et que le tandem d’archi-plasticiens d’Electronic Shadow, composé de Naziha Mestaoui et Yacine Aït Kaci, viendra animer de lumières et d’images, impalpables, à la limite de l’abstraction et subtilement programmées en temps réel. Au total, une forme puissante et pourtant immatérielle qui verra le jour début 2012 pour un coût (réhabilitation et création) de 12 562 600 euros TTC.
La région de l’architecture
C’est en 1991 que le FRAC Centre choisit sa spécificité, celle de l’architecture contemporaine, à l’initiative de Frédéric Migayrou et à l’aide d’un argument choc pour convaincre élus et responsables : « Nous sommes la région des châteaux de la Loire, donc celle de l’architecture ! »… Résultat, une collection éblouissante constituée de plus de 300 œuvres, 700 maquettes et 10 000 dessins de 1950 à nos jours. Viendra, en 1999, se greffer sur cet ensemble, la manifestation annuelle puis biennale Archilab, rencontres internationales d’architecture prospective. Rejoignant le Centre Pompidou en 2000, Frédéric Migayrou a cédé la place à Marie-Ange Brayer, directrice du lieu, qui poursuit l’œuvre entreprise avec enthousiasme et compétence.
Le FRAC Centre et la ville d’Orléans sont donc devenus la plaque tournante de l’architecture prospective. L’œuvre conçue par Dominique Jakob et Brendan MacFarlane en sera une illustration aboutie.
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
Chronique d’un FRAC amorcé
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°314 du 27 novembre 2009, avec le titre suivant : Chronique d’un FRAC amorcé