Clyfford Still en vedette américaine chez Sotheby's New York

Sotheby’s s’attendait-elle à une telle prouesse ? Avec un total de 315,8 millions de dollars (avec les frais, soit 230 millions d’euros), l’auctioneer a largement atteint la barre des 270,8 millions de dollars fixée pour son estimation haute. Plus de 85 % des lots présentés lors de cette vacation du 9 novembre 2011 ont été vendus à des prix souvent record.

Les enchères sont ainsi montées jusqu’à 61,6 millions de dollars pour le tableau de Clyfford Still 1949-A-No.1, alors que les adjudications des œuvres de cette star américaine de l’expressionnisme abstrait n’avaient jusqu’à présent jamais dépassé les 22 millions de dollars. Les quatre toiles de l’artiste confiées à la vente par la ville de Denver pour financer leur nouveau musée Clyfford Still totalisent plus de 114 millions de dollars.

Autre valeur sûre du marché de l’art, Gerhard Richter a vu sa cote atteindre de nouveaux sommets. Alors que la Tate Modern de Londres lui consacre en ce moment même une superbe rétrospective (à découvrir en 2012 au Centre Pompidou), l’artiste allemand vient d’enregistrer un nouveau record à 20,8 millions d’euros pour son Abstraktes Bild de 1997. L’ensemble des huit œuvres de Richter proposées aux enchères, qui enregistre plus de 74 millions de dollars, provenait d’une collection privée dédiée à l’abstraction et à la figuration.

Parmi les dix meilleurs résultats de la vente figure Three studies for a self-portrait de Francis Bacon, parti à 19,6 millions de dollars, ainsi que deux adjudications records : 9,3 millions de dollars pour un tableau de Joan Mitchell, et 6,5 millions de dollars pour Oozewald de Cady Noland.

Si les Anglo-saxons peuvent se réjouir du succès de leurs artistes contemporains, les Français s’interrogent : pourquoi la toile intitulée "Sans titre" (1964) de leur compatriote Martial Raysse ne s’est-elle pas vendue ? La veille, chez Christie’s, son œuvre Raysseland avait pourtant été adjugée à 1,7 million de dollars pour une estimation (hors frais) de 1,5 à 2 millions de dollars.

Les deux maisons de ventes totalisent plus de 563 millions de dollars, soit 13,7 % de plus que pour leur session de novembre 2010 et confirment une fois encore la position de valeur refuge de l’art contemporain en période de crise boursière.