Christie’s met en vente la collection du cinéaste Henri-Georges Clouzot

Pour beaucoup, Henri-Georges Clouzot évoque un cinéma en noir et blanc, et des films aux ambiances oppressantes, comme Le Salaire de la peur (1953) ou Les Diaboliques (1955), qui avaient valu au cinéaste le surnom d’ « Hitchcock français ». Ce que l’on sait moins en revanche, c’est que l’homme était également amateur et collectionneur d’art. Ami de Braque, avec qui il apprendra à peindre et de Picasso avec lequel il réalisera le documentaire Le mystère Picasso sorti en 1955 (aujourd’hui classé trésor national), Clouzot avait de son vivant réuni une collection d’art où se côtoient les œuvres de quelques grands artistes tels que Pierre Soulages, Robert Delaunay ou encore Louise Nevelson.

La maison de ventes Christie’s mettra en vente en décembre prochain cet ensemble réuni par le cinéaste. Estimée entre 1 million et 1,5 million d’euros, l’œuvre emblématique de cette vente sera Femina dulce malum (sous titré Corps de dame taché de rouille et lilas) de Jean Dubuffet. Citons également deux œuvres importantes d’Antoni Tapies, Relief gris n°V de 1956 et un Sans titre de 1958, avec une estimation de 400 000 à 600 000 euros pour le premier et de 300 000 à 400 000 euros pour le second.

Selon les volontés de la seconde épouse du réalisateur, Inès Clouzot, décédée en février 2011, l’ensemble du produit de cette vente qui devrait rapporter entre 3 et 5 millions d’euros ira au Secours Catholique. La veuve de Clouzot avait également légué à l’association religieuse les droits des films de son mari. « C’est pour le Secours Catholique un honneur et une réelle fierté de recevoir une si généreuse contribution à sa mission » a déclaré le secrétaire général de l’association. (AFP)