Charles Saatchi « rappelé à l’ordre » par la police britannique

C’est pour une affaire bien inhabituelle que Charles Saatchi fait parler de lui dans l’actualité, comme le rapporte The Guardian. Le 17 juin, il a reçu un avertissement de la police pour des faits de violence conjugale. Particularité anglo-saxonne, cet avertissement peut être délivré hors circuit judiciaire pour des délits mineurs, afin de désengorger la justice et d’éviter les complications d’une poursuite.

Dans cette procédure, l’auteur du délit avoue sa faute et accepte de recevoir un avertissement de la police en échange de l’extinction de toute poursuite publique. Le délit échappe à la justice, mais l’avertissement est inscrit dans le casier judiciaire. Nigella Lawson, animatrice reconnue d’émissions culinaires, n’a pas porté plainte. Charles Saatchi ne sera donc pas poursuivi.

Si ce grand collectionneur aux redoutables talents d’homme d’affaires a volontairement avoué son méfait - initiative constituant selon lui la « meilleure solution face à l’autre possibilité, qui aurait pesé sur nous pendant des mois » - il tend à minimiser cet incident capturé par des paparazzis, et massivement retransmis dans la presse britannique. Vu sur les clichés en train d’agripper fermement le cou de sa compagne, Charles Saatchi décrit cette scène comme une petite querelle au cours de laquelle ce geste lui aurait permis d’affirmer son opinion. Les images seraient choquantes, mais rendraient un tableau bien plus violent de ce qui s’est réellement passé.

Multimillionnaire aux nombreuses facettes, Charles Saatchi a fait fortune dans la publicité avant de se consacrer à l’investissement en art et d’ouvrir son influente galerie en 1985.
Doté d’une personnalité complexe, il a déjà à plusieurs reprises déchaîné les passions. S’inscrivant en moraliste, il avait dénoncé avec une plume incisive les dérives de l’art contemporain dans une tribune du Guardian, s’attirant les foudres du milieu. Une nouvelle facette dévoilée, cette fois-ci loin de la sphère de l’art et des affaires, transforme le moralisateur en moralisé.