Le Syndicat national des Antiquaires a lancé une campagne publicitaire sur le thème “Vendez mieux vos objets”?. Son but : faire connaître aux propriétaires d’œuvres d’art les atouts offerts par les marchands adhérents à ce groupement, qui est l’organisateur la Biennale. Par cette initiative inédite, Claude Blaizot, son président entend lutter sur deux fronts. D’une part, combattre le risque de délocalisation du marché français, lié à son ouverture retardée et aux ambitions des différents auctioneers ; d’autre part, défendre les marchands face aux inégalités qui les handicapent vis-à-vis des commissaires-priseurs.
Paris. "Le projet de loi de la commission Léonnet permettait d’aboutir à un compromis qui défendait le marché de l’art, tout en ménageant le petit commerce et les grandes surfaces que sont les ventes publiques". Admettant que "si les frontières demeuraient fermées, le mal serait à la limite moindre", Claude Blaizot ne se console cependant pas que l’ouverture du marché français ait été retardée. "Il est regrettable qu’un problème d’indemnisation pénalise et mette en péril les autres professions". Aussi a-t-il décidé de partir en campagne pour mettre en avant les avantages qu’offrent les adhérents du Syndicat national des antiquaires : conseil personnalisé, capacité d’expertise, suivi des collectionneurs, implication personnelle, paiement au comptant sans frais annexes… En s’adressant directement aux détenteurs d’œuvres d’art, le président entend non seulement soutenir l’activité commerciale de ses adhérents, mais aussi enrayer l’exode du patrimoine national. Ce libraire engagé, qui a interpellé à plusieurs reprises les pouvoirs publics, considère que la solution passera nécessairement par "des mesures d’accompagnement, qui devront être rapidement mises en place pour rétablir l’équilibre". Il propose par exemple de "supprimer la TVA à l’importation pour les œuvres d’art, afin que Paris puisse retrouver au plus vite une place prépondérante". Claude Blaizot préconise également que "la même politique s’applique à tous, pour réduire les distorsions que connaît le marché national". Il invite ainsi le gouvernement à plafonner les droits de suite et de reproduction en instaurant une véritable dégressivité, ou à les étendre à tous les acteurs du marché. Car il considère "anormal de privilégier un secteur par rapport à un autre". Et dans le même souci égalitaire, il estime indispensable de faire peser sur les commissaires-priseurs "la même taxe sur les plus-values".
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Les antiquaires en campagne
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°46 du 24 octobre 1997, avec le titre suivant : Les antiquaires en campagne