Deux faits concomitants sont à l’origine de la rencontre et créent le cœur du dialogue qui s’établit tout au long du parcours entre les deux hommes, complices dans l’art comme dans la vie.
Le don anonyme au musée du bronze de Laurens, Compotier et grappe de raisin d’une part, le dépôt par le Musée national d’art moderne (Mnam) de l’huile sur toile de Braque, Compotier avec grappe de raisins et verre d’autre part. Le rapprochement de ces œuvres est doublement intéressant, car, s’il rappelle la proximité cubiste des artistes, il souligne aussi que cette convergence n’est pas une allégeance de l’un à l’autre, puisque Braque, qui a initié Laurens au cubisme, s’en éloigne quand ce dernier l’aborde. Pour sa dernière exposition couronnant une riche carrière, Jean-Paul Monery dépasse ce lien souvent mis en avant, et porte un autre regard sur leur travail, qu’il explicite dans la formule « faire solitaire, savoir solidaire ». Reliés par une identique sensibilité à la poésie des formes, animé du même désir d’explorer l’espace et les rythmes, chacun s’engage sur son propre chemin. Au cours des années 1920, les canons classiques apparaissent chez le peintre, les formes sinueuses féminines s’imposent chez le sculpteur, autant de formulations plastiques qu’ils développeront par la suite. Presque à égalité quant au nombre d’œuvres exposées, les peintures répondant aux sculptures, les inséparables maîtres sont ainsi mis en parallèle, ce qui permet au visiteur d’entrer d’emblée dans leur démarche respective. Une séduisante confrontation.
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Braque et Laurens, un heureux dialogue
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°703 du 1 juillet 2017, avec le titre suivant : Braque et Laurens, un heureux dialogue