MADRID (ESPAGNE) [12.02.13] - Du 13 au 17 février, ARCO, la foire madrilène, accueille 201 galeries, dont 133 étrangères (66%) - soit le taux le plus élevé depuis plusieurs années. Venues de 27 pays, dont la Turquie, pays invité par la foire pour cette édition, les galeries présentent plus de 2000 artistes.
Après des débuts prometteurs qui lui avaient permis de s’installer rapidement en très bonne position sur l’agenda international des foires d’art contemporain, ARCO se trouve à la peine depuis plusieurs années. Bien que fondée assez tardivement - en 1982 - par rapport à d’autres grandes foires internationales d’art contemporain, dont la plus ancienne, celle de Cologne, remonte à 1967, et la plus importante au monde, celle de Bâle, à 1970 (la FIAC parisienne, d’abord apparue sous le nom de Salon international d'art contemporain, a tenu sa première édition en 1974), la foire madrilène a d’abord été portée par une phase favorable du marché de l’art.
Pourtant, après une première décennie de développement important, elle a, depuis, souffert de problèmes tant structurels que conjoncturels. Alors qu’elle s’était rapidement fait une spécialité de présenter tout particulièrement l’art latino-américain en l’absence de grande foire dans cet espace, la création, en 2001, puis la tenue, à partir de 2002, d’Art Basel Miami est venue la concurrencer en ce domaine, avec l’avantage pour la première d’une plus grande proximité géographique pour les collectionneurs des deux Amériques et le prestige conféré par la foire « mère » de Bâle. Par ailleurs, depuis que l’Espagne subit de plein fouet les difficultés économiques que l’on connaît, le marché de l’art national se trouve fragilisé.
Dans ce contexte défavorable, les organisateurs de l’édition 2013 n’ont pas ménagé leurs efforts en développant notamment tout un ensemble de services sur internet et en cherchant à attirer les collectionneurs importants et les personnalités influentes qui pouvaient manquer à la foire.
Qu’en est-il côté galeries participantes ? Les galeries américaines, celles de New York en particulier, ont désormais quasiment déserté la foire : on compte ainsi une seule et unique galerie de New York ( ! ), mais aussi seulement deux de Miami et deux de Californie, Etats dans lesquels l’influence « latina » est pourtant extrêmement forte. Sauf exceptions, les galeries états-uniennes incontournables du marché international ne se déplacent plus en Espagne.
Alors même que les galeries françaises sont généralement très actives dans les foires internationales, on constate également une certaine désaffection française, la représentation tricolore se limitant, en 2013, aux galeries Lelong, Chantal Crousel, Air de Paris, Catherine Putman et Mor-Charpentier.
Parmi les rares galeries internationales importantes, outre quelques-unes des Françaises, on ne compte guère que les galeries Krinzinger (Vienne), Luciana Brito (Sao Paulo) et un groupe étonnamment étoffé de Berlinois : Carlier-Gebauer, Esther Schipper, Nothelfer, Mehdi Chouakri.
Si la confiance semble donc limitée du côté des galeries pour cette édition 2013, la moindre concurrence qui en découle récompensera-t-elle les audacieux ? Un marché probablement plus calme et des galeries moins présentes sur les grandes foires pourraient également permettre de découvrir de nouveaux artistes pour peu que, pour sortir de la morosité dominante, les propositions fassent preuve d’audace.
ARCOmadrid, IFEMA (Feria de Madrid), Halls 8 et 10, du 13 au 17 février, de 12.00 h à 20.00 h, sauf le mercredi 13 février, jusqu’à 21.00 h.
http://www.ifema.es/ferias/arco/default_i.html
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ARCO 2013 : une foire face à la crise
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Abonnez-vous dès 1 €Foire de Madrid (IFEMA), qui organise l'ARCO © Photo Philippe Imbault - 2007 - Photo courtesy IFEMA - Feria de Madrid