PARIS [16.11.15] - L’édition 2015 de Paris Photo devait s’achever le dimanche 15 novembre au soir. Les attentats du vendredi 13 au soir et les risques qui menaçaient durant le week-end ont conduit ses organisateurs à fermer dans un premier temps le salon samedi puis définitivement. Se pose maintenant la question des indemnisations.
La décision prise samedi 14 novembre en fin d’après-midi par Reed Expositions France de fermer définitivement l’édition 2015 de Paris Photo n’a pas été simple à prendre. Dès samedi 8 heures, s’étaient réuni le président de la RMN-Grand Palais, Jean-Paul Cluzel, son équipe et Michel Filzi Président de Reed Exposition France accompagné de Michel Vilair (son directeur) et Jean-Daniel Compain (directeur du pôle Culture, Luxe et Loisirs.
« La première réaction de tout le monde, y compris de nombreuses galeries, a été on ne cède pas, on ne se couche pas. On reste ouvert », raconte Jean-Daniel Compain. « Passé cette réaction émotionnelle, morale, on se dit que l’on va avoir des milliers de gens qui vont venir et dont on est responsable. L’an dernier nous avions eu le samedi plus de 13 000 personnes. Je ne me sentais pas le droit de faire prendre le risque à nos exposants, à nos employés et au grand public. Nous ne sommes plus dans du terrorisme ciblé. Nous sommes dans du terrorisme de masse ».
Et le directeur du pôle Culture, Luxe et Loisirs de Reed Expositions France en charge de Paris Photo d’ajouter : « en concertation avec le Grand Palais et le gouvernement nous avons pris avec beaucoup de tristesse la décision de fermer dans un premier temps le samedi. Mais compte tenu des informations dont on disposait, le risque continuant d’exister, nous avons décidé de fermer complétement le salon », et de rembourser aux visiteurs les billets d’entrée achetés pour le week-end.
Quand aux mesures qui seront prises par le groupe pour rembourser ou indemniser les 144 galeries et 26 éditeurs ou libraires de cette édition, Jean Daniel Compain juge « indécent » en ces journées de deuil d’évoquer ces questions tout autant que celles relatives aux conséquences financières pour Reed. « Nous avons des assurances. Ma préoccupation en ce dimanche 15 novembre est d’aider les exposants à démonter, et à rentrer chez eux le plus rapidement possible. On verra à partir de la semaine prochaine au niveau du groupe, comment fonctionnent les assurances. Aucun exposant ne m’a posé la question ».
La question nombre de galeristes et d’éditeurs se la posent, y compris les grosses enseignes américaines qui se sont pour certaines déjà tournées vers leurs avocats. Car beaucoup d’entre eux espéraient, bien que le cœur n’y était pas, que la foire rouvrirait le dimanche. Personne ne l’ignore : c’est au cours du week-end que se confirment les promesses d’achats, que d’autres acquisitions fermes ou éventuelles se font aussi, une bonne partie des collectionneurs ou des acheteurs ne pouvant venir en semaine.
Pour les éditeurs et libraires, le week-end est tout aussi décisif : il constitue le temps forts de la foire avec ses signatures d’auteur. D’une belle qualité, l’édition 2015 avait déjà enregistré près de 40 000 visiteurs soit 16 % de plus que l’an dernier, selon Reed Expositions. En 2014 Paris Photo avait comptabilisé 59 825 entrées en cinq jours.
Pour les assureurs qu’ils soient ceux de la RMN-Grand Palais, de Reed Expositions ou des enseignes si ces dernières s’aventuraient à demander des dommages et intérêts, « il va falloir d’abord identifier d’où vient la décision de fermer la foire suite à ce qui doit s’appeler un cas de force majeure », souligne Hadrien Brissaud, directeur associé chez Eeckman Art & Insurance.
« Sur décision du ministère de la Culture et de la Communication, tous les établissements culturel d’Ile de France, dont le Grand Palais, seront fermés dimanche 15 novembre. En conséquence, Reed Expositions a le regret d’annoncer la fermeture de l’édition 2015 de Photo », notifiait le communiqué des organisateurs de la foire.
Si aucune demande de dommages et intérêts n’était engagée, reste à savoir par ailleurs, si Reed Expositions fera un geste envers les galeristes et les éditeurs en remboursant une partie de la location de leur espace ou en proposant une indemnisation comme le fit en 2013 les organisateurs d’Art Abou Dhabi après les dommages causés par une tempête de sable, en sachant que les galeristes ne sont assurés sur les salons que pour les œuvres et ne souscrivent pas une garantie annulation.
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Après sa fermeture anticipée, Paris Photo confronté au problème des indemnisations
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Abonnez-vous dès 1 €Les stands des libraires à Paris Photo, le 11 novembre 2015 © photo Ludosane pour LeJournaldesArts.fr