ANGOULÊME (CHARENTE) [01.02.16] - De l'absence de femme dans la sélection du Grand prix, à l'annonce d'un palmarès fictif, le 43e Festival de la BD a enchaîné les faux pas.
Les palmarès du Festival international de la bande dessinée d’Angoulême provoquent bien souvent des remous mais cette 43e édition est digne de Gaston Lagaffe. Tout commence début janvier, dès l’annonce de la sélection pour le Grand Prix, qui récompense un auteur pour l’ensemble de son œuvre : 30 nommés, 30 hommes. Immédiatement, le collectif des Créatrices de bande dessinée contre le sexisme appelle au boycott. Parmi les sélectionnés, Riad Sattouf, auteur de L’Arabe du futur (Allary), demande le premier à être retiré de la liste, suivi par plusieurs confrères.
L’équipe du festival amende alors maladroitement la liste puis change les modalités de vote. Claire Wending se hisse ainsi parmi les trois finalistes, mais annonce qu’elle refusera le prix. Finalement, en ouverture de l’événement, mercredi 27 janvier, la récompense va au dessinateur belge Hermann, prolifique créateur des séries Bernard Prince, Comanche, Jeremiah ou encore Les Tours de Bois-Maury. L’artiste ne manque pas de talent, mais à vaincre sans présence féminine, on triomphe sans gloire. En 43 ans, seules deux femmes, Florence Cestac et Claire Brétécher ont reçu le convoité Grand prix.
Le samedi suivant, était annoncé la suite du palmarès, non moins attendue, dont le prestigieux Fauve d’or, qui récompense un album de BD publié en français dans l’année. L’animateur de la soirée, Richard Gaitet promet « la cérémonie la plus courte de l’histoire du festival » avant d’égrener à toute allure les titres de Fiona Staples et Brian K. Vaughan pour la meilleure série, d’Arsène Schrauwen pour le Fauve d’or et bien d’autres.
Ce Monsieur Loyal, porté par un humour bien à lui, venait pourtant d’énoncer un faux palmarès. La colère s’est vite emparée des faux récompensés, qui n’ayant pas été prévenus du canular de mauvais goût, se réjouissaient sans feindre. Le véritable Fauve d’or a été remis à l’album Ici de Richard McGuire publié chez Gallimard, clôturant un authentique festival de la gaffe. Hier soir, Richard Gaitet s’est longuement excusé de son attitude dans une lettre ouverte publiée dans Le Monde.
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A Angoulême, gaffes à gogo
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Abonnez-vous dès 1 €Le dessinateur Etienne Davodeau (2e à gauche) et le scénariste et journaliste Benoit Collombat (à gauche) après avoir reçu le prix du Public Cultura au festival d'Angoulême pour leur album "Cher pays de notre enfance - Enquête sur les années de plomb de la Ve République". Richard Mc Guire était absent lors de cette cérémonie - 30 janvier 2016 © photo GEORGES GOBET / AFP