PARIS [29.08.16] - Les photojournalistes, dont les conditions de travail se sont globalement dégradées ces dernières années, vont bénéficier d'un coup de pouce du ministère de la Culture qui va conditionner les aides à la presse à davantage d'achats de photos et de meilleures pratiques sociales.
Des conventions-cadres en ce sens vont être signées d'ici la fin de l'année avec les entreprises de presse qui touchent plus d'un million d'euros d'aides directes à la presse (moyenne calculée sur les trois dernières années), ce qui concerne 26 groupes de presse, soit 220 titres.
Les médias concernés devront notamment faire plus souvent recours à des photos créditées.
Le gouvernement exige aussi le respect de certains critères environnementaux du côté des éditeurs et de meilleures pratiques sociales (respect des délais de paiement...) avec les photojournalistes, mais aussi avec les correspondants régionaux ou les vendeurs-colporteurs de presse.
Si ces contreparties ne sont pas respectées, jusqu'à 30% des aides annuelles pourront être suspendus aux groupes de presse.
C'est la première fois que le gouvernement va demander aux groupes de presse une contrepartie au versement de ses aides directes, une pratique à l'oeuvre dans d'autres secteurs (comme le cinéma) et qui était réclamée pour la presse par la Cour des comptes pour la presse.
Alors que la profession de photojournaliste souffre depuis plusieurs années de commandes en baisse et de conditions de travail de plus en plus difficiles, un code de bonne conduite avait été signé en 2014 par les syndicats du secteur de la presse. Mais avec ces conventions, les entreprises s'engageront individuellement, souligne le ministère.
Le but est d'inciter les publications à moins utiliser de photos créditées DR (droits réservés), pour lesquelles elles ne paient pas de droits à l'auteur de la photo.
La mention DR, créée à l'origine pour les photos dont les auteurs ne sont pas identifiés, est de plus en plus utilisée pour créditer des photos fournies par des entreprises et des services de communication, voire des photos récupérées sur internet, une pratique dénoncée par les photographes professionnels.
Le ministère souhaite ainsi encourager les publications à acheter davantage de photos aux journalistes indépendants ou aux petites agences de presse. Une étude indépendante va être commanditée pour évaluer le recours aux photos créditées DR.
Le ministère compte par ailleurs mieux faire connaître les aides du Cnap (Centre national des arts plastiques), qui accorde des subventions à des photographes pouvant aller jusqu'à 12.000 euros par projet, et souhaite augmenter ses crédits (l'aide était dotée de 75.000 euros ces deux dernières années).
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Aides à la presse : coup de pouce aux photojournalistes
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