Photographe - Après Clément Cogitore, Yasmina Benabderrahmane est la deuxième lauréate du prix Le Bal pour la jeune création décerné par l’institution parisienne et l’ADAGP.
L’air de rien, elle constitue un album de famille singulier, captivant. Yasmina Benabderrahmane photographie ou filme en effet souvent des proches liés à un lieu et inversement. Fragments de corps, d’architecture, de nature ou de paysage forment les éléments d’un portrait ou d’une situation qu’elle explore, narre et confronte par brides de plans fixes ou en mouvements de caméra. Elle ne livre jamais tout. Portrait-Paysage, son premier film court réalisé en 2008, porte bien son nom. Par un jeu de pieds dénudés sur le rebord d’une fenêtre, elle introduit à un portrait émouvant de sa grand-mère maternelle dans lequel elle déjoue, avec malice et tendresse, les interdits sur la représentation du corps dans la religion musulmane. D’autres créations depuis développent d’autres figures ou demeures familiales, d’autres sujets tabous qu’elle émiette tel le Petit Poucet sans que l’on sache jamais au début où elle nous mène avant qu’on ne prenne la mesure de tout ce qui se joue et se dit de cette grand-mère paternelle rencontrée à la faveur des deux années passées au Fresnoy (La Renardière). Réalisé grâce au prix du Bal, La Bête, un conte moderne, n’y déroge pas. La construction du Grand Théâtre à Rabat, signé Zaha Hadid, et le sacrifice d’une chèvre pour la fin de l’Aïd forment en creux le portrait entre modernité et tradition d’un Maroc auquel elle revient à sa façon après quatorze années d’absence.
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Yasmina Benabderrahmane - Photographe
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°732 du 1 mars 2020, avec le titre suivant : Yasmina Benabderrahmane - Photographe