Une taxe provisoire sur les billets d’entrée des musées italiens pour aider l’Émilie-Romagne

Du 15 juin au 15 septembre, le prix du billet d’entrée augmentera de 1 euro pour alimenter un fonds de soutien à l’Émilie-Romagne. La région a été durement frappée en mai par de violentes inondations.

Le bilan est particulièrement lourd avec 14 personnes décédées, 36 000 personnes toujours déplacées en ce début juin et des dégâts évalués à plus de 10 milliards d’euros. Le gouvernement italien a immédiatement dégagé 2 milliards d’euros d’aides pour faire face aux différentes urgences. Parmi celles-ci, la protection du patrimoine culturel, particulièrement riche dans cette région. Le ministère de la Culture déplore des dommages infligés à soixante-quinze édifices historiques, six sites archéologiques et douze bibliothèques. Les réserves du Musée d’art de Bagnacavallo et celles du Musée Guerrino Tramonti à Faenza ont ainsi été entièrement inondées avec six fresques et 1 800 œuvres détériorées. Les « casques bleus de la culture », voués à la protection des sites menacés par le feu des guerres ou par les catastrophes naturelles, ont été dépêchés sur place. Le ministère a également mis à disposition 2,5 millions d’euros pour aider à mettre en sécurité le patrimoine culturel dans l’attente d’une enveloppe supplémentaire de 6 millions d’euros. L’augmentation de 1 euro du billet d’entrée des musées permettra de dégager des ressources supplémentaires dont le montant n’a pas été précisé.

La proposition du ministre Gennaro Sangiuliano a suscité la critique de ceux qui estiment qu’une telle hausse peut dissuader les Italiens de franchir les portes d’un musée. À commencer par son propre secrétaire d’État aux biens culturels, Vittorio Sgarbi. Ce dernier fustige une proposition qui « n’a aucun sens. Laisser toute la liberté aux visiteurs sera bien plus utile qu’augmenter le prix d’entrée ». Une prise de position qui n’est pas étonnante puisque l’historien de l’art plaide pour la gratuité des musées tandis que son ministre de tutelle souhaiterait une hausse des billets, estimant « qu’il est juste de faire payer plus ce qui a de la valeur, d’autant plus que la majorité des visiteurs sont des étrangers ».