Un musée anglais critiqué pour avoir loué une de ses salles à l’Arabie Saoudite

Neuf jours après l’assassinat, le 2 octobre, du journaliste saoudien Jamal Khashoggi à Istanbul, et alors que plusieurs institutions ont depuis refusé des financements saoudiens, The Guardian révèle que le musée d’histoire naturelle de Londres a organisé un événement privé le 11 octobre pour l’ambassade saoudienne contre une rémunération financière, suscitant de nombreuses réactions dans l’opinion publique.

Selon le quotidien britannique, le musée londonien aurait reçu 23 700 livres (26 600 euros) pour la location d’une des salles du musée, où sont exposées plusieurs pièces majeures, parmi lesquelles le squelette de vingt-cinq mètres d’une baleine bleue, suspendue dans les airs.

« Les obligations contractuelles et économiques d’organisations comme le musée d’histoire naturelle ne peuvent pas tout justifier », s’est insurgé Ann Clwyd, membre travailliste du parlement et de la commission des affaires étrangères. Maya Foa, directrice de l’ONG Reprieve, a elle déploré « la cruelle ironie qui voit le gouvernement saoudien rémunéré, pour un événement, une institution britannique si aimé des enfants », en pointant du doigt les bombardements saoudiens sur le Yémen provoquant la mort de nombreux enfants.

Une porte-parole du musée a indiqué que « le musée avait été réservé dès le début du mois d’août par l’ambassade saoudienne », ajoutant « que permettre l'organisation d’événements commerciaux privés dans les espaces du musée représentait une source importante de revenus annexes, aidant à maintenir l’attractivité et la réputation mondiale du musée ». Celui-ci doit recevoir, entre 2016 et 2021, 177 millions de livres (199 millions d’euros) du département de la Culture, des Médias et du Sport.