Graffeur - La plupart des graffeurs signent leur passage à l’art contemporain d’un geste symbolique : l’abandon du pseudonyme pour le nom patronymique.
Pas Tilt. À 47 ans, l’artiste toulousain, qui écrivit les heures glorieuses du graffiti local dans les années 1990, reste Tilt. Ce n’est pas faute de succès : à peine terminée la biennale Rose Béton, dont il organisait cette année la 3e édition à Toulouse, le voici en résidence au Maroc pour préparer une exposition à l’espace d’art Montresso. Au printemps, il se confrontait à Rouen à l’un des géants du post-graffiti américain, Craig Costello (KR). Dans le cadre de Rose Béton, il n’a eu aucun mal à convaincre Todd James, Cleon Peterson, Mark Jenkins ou Momo d’investir la « ville rose », comme Futura, Delta ou Aryz en 2016, pour diffuser l’histoire du writing et en distinguer le suc actuel de la nébuleuse street art. Tilt défend le graffiti comme la culture qui l’a forgé, et tout ce qu’il entreprend a pour objet d’en défendre les fondamentaux. Dans l’atelier, une telle démarche l’incline vers un travail abstrait, presque conceptuel, de déconstruction du lettrage et des formes. Plutôt que d’y transposer l’esthétique graffiti, il s’attache par ses compositions à en évoquer le contexte : l’âpreté des friches où il peint à la sauvage, la juxtaposition parfois criarde des signatures et, surtout, le devenir des œuvres, vouées à l’effacement, au buffing. Surtout, Tilt reste attaché à l’espace urbain, qu’il continue à saturer de ses flops. En toute illégalité bien sûr, comme le prescrit l’une des règles non écrites du graffiti.
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Tilt - Graffeur
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°729 du 1 décembre 2019, avec le titre suivant : Tilt - Graffeur