Figure singulière de la scène artistique hexagonale, Thierry Raspail dirige depuis dix-huit ans le musée d’Art contemporain de la Ville de Lyon avec une foi et un enthousiasme sur lesquels le temps semble ne pas avoir de prise. Comme sur l’individu lui-même d’ailleurs, lequel n’a guère changé, les cheveux en bataille, l’œil vif, la barbiche révolutionnaire, le discours un rien savant et toujours dialectique. Que de changements en revanche depuis les premiers temps où le musée était logé dans une partie du palais Saint-Pierre, au-dessus du tribunal de justice, et où « Octobre des Arts » s’impatientait de devenir biennal ! Thierry Raspail peut être fier du travail qu’il a accompli – avec son éternel compère, Thierry Prat – puisqu’il a réussi à doter Lyon d’un musée d’art contemporain unique en son genre (cf. pp. 62-63) et d’une biennale qui le dispute haut la main aujourd’hui aux plus grandes manifestations internationales.
La mise en œuvre de la prochaine biennale – qui aura lieu à l’automne et non plus durant l’été – occupe tout particulièrement Thierry Raspail en ce moment, d’autant qu’à ce nouveau calendrier s’ajoutent une nouvelle géographie et de nouveaux modes de collaboration. Abandonnant l’idée d’un lieu unique, « managé par un commissaire démiurge », laquelle lui « semble aujourd’hui inadaptée à l’organisation de manifestations internationales », il a décidé de concert avec son complice – tous deux demeurant codirecteurs artistiques de la manifestation – d’inviter cette année Le Consortium à s’associer à eux comme commissaires, ainsi que Robert Nickas de New York et Anne Pontégnie de Bruxelles. Organisée autour d’un nouveau lieu, « La Sucrière », un ancien entrepôt de sucre d’une surface utile de 7 000 m2 rénové pour l’occasion, la Biennale de Lyon 2003 se développera sur quatre institutions : à Lyon même, le musée d’Art contemporain, le musée des Beaux-Arts et Le Rectangle ; à Villeurbanne, l’institut d’Art contemporain. Si, « dès l’origine la Biennale de Lyon s’est efforcée de privilégier l’actualité artistique sans négliger l’histoire », comme le dit Thierry Raspail, le thème et le titre de ce huitième numéro – « C’est arrivé demain » – la qualifie à l’ordre d’une projection dans le futur. Rien de surprenant, en fait : à sa façon, Thierry Raspail est un visionnaire.
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Thierry Raspail, prépare la Biennale
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°545 du 1 mars 2003, avec le titre suivant : Thierry Raspail, prépare la Biennale